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Evaluation de la pénibilité des opérations de désamiantage. Réflexions sur la méthodologie de l'évaluation des coûts cardiaques.
Article
Publié dans : Cahiers de médecine interprofessionnelle, vol. 42, n° 3, 2002, pp. 357-367, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d'évaluer la pénibilité de chacune des 5 phases du travail de désamiantage, avec pour support la cardiofréquencemétrie et le calcul d'indices de coûts cardiaques récents. Deux médecins du travail ont étudié 7 désamianteurs âgés de 19 à 47 ans d'une entreprise de 27 salariés. Chaque salarié a fait l'objet d'une observation directe, d'une mesure de la température buccale avant et après le poste, d'un ECG de repos, d'un enregistrement cardiofréquencemétrique lors des matinées passées sur chantier, et a répondu à un questionnaire sur son vécu avant et après chacune des 5 phases de travail. 35 enregistrements ont été faits au total, sur 3 chantiers différents. Les résultats ont montré que la température buccale variait peu, du fait que les chantiers étaient froids. Les différents indices cardiofréquencemétriques montraient des résultats concordants pour le coût cardiaque absolu, le coût cardiaque relatif et le coût cardique relatif au 99e percentile avec une pénibilité croissante pour les opérations observées : préparation, arrosage, évacuation, grattage, démolition. Ces 3 dernières opérations doivent être, selon les auteurs, considérées comme particulièrement pénibles, le vécu du travail confirmant le sentiment de pénibilité pour les phases de grattage et de démolition par rapport aux phases de préparation, d'arrosage et d'évacuation des déchets. En conclusion, les auteurs précisent que la démolition et le grattage se situent dans la zone d'alerte de la grille de Meunier et que la phase de démolition comporte une pénibilité excessive ; par ailleurs, ils soulignent la nécessité du respect absolu des périodes de repos entre les entrées en zone confinée, dont le nombre ne devrait pas être supérieur à 2 par journée de travail.