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Dossier : Organisation du travail et santé mentale : approches épidémiologiques.
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Publié dans : Travailler, n° 5, 2000, pp. 7-117, ill., bibliogr.
Après une partie introductive consacrée à la démarche épidémiologique, ce dossier présente 4 études. La 1re qui traite du lien existant entre la catégorie socioprofessionnelle et l'exposition aux facteurs psychosociaux au travail, présente et discute les deux modèles relatifs à l'organisation du travail, ceux de Karasek et Siegrist. Les facteurs psychosociaux au travail qui entrent en jeu sont décrits et évalués au sein de la cohorte GAZEL des salariés d'EDF-GDF. Les résultats soutiennent l'hypothèse que l'exposition à ces différents facteurs pourrait jouer un rôle dans la survenue de troubles de santé, en particulier cardio-vasculaires. La 2e étude de type cohorte prospective porte sur la symptomatologie dépressive et le travail en sous-traitance nucléaire en France. Indépendamment du statut dans l'emploi et des caractéristiques socio-démographiques, les résultats suggèrent que les facteurs de risque de la symptomatologie dépressive comprennent à la fois ce qui est objectif dans l'organisation du travail (horaires de travail) et ce qui est subjectif (rythmes, qualité des moyens de travail, entente avec l'équipe et les supérieurs). La 3e étude évalue 4 modalités de souffrance psychique à partir des réponses des salariés au questionnaire de santé perçue de Nottingham, au sein d'une cohorte professionnelle de plus de 20 000 sujets enquêtés en 1990 et 1995 (enquête ESTEV). Les résultats montrent que chaque modalité de la souffrance psychique reste associée à l'exposition à des facteurs psychosociaux au travail. Consacrée à l'impact de l'organisation du travail sur l'isolement social, la 4e étude analyse les proxis des facteurs en jeu dans le modèle de Karasek du point de vue de leur rôle possible dans l'isolement social, tel qu'il est évalué à partir de l'indicateur de santé perçue de Nottingham.