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Sensibilisation à la farine et aux pneumallergènes en boulangerie et pâtisserie à Casablanca.
Article
Publié dans : Revue française d'allergologie et d'immunologie clinique, vol. 41, n° 6, octobre 2001, pp. 555-564, ill., bibliogr.
Le but de l'étude était de déterminer la prévalence de la sensibilisation à différents allergènes dans des boulangeries-pâtisseries de Casablanca. Cette étude transversale s'était déroulée en 1999 et avait porté sur 200 sujets appartenant à 25 boulangeries. Les prick-tests ont été réalisés et interprétés selon la procédure habituelle vis-à-vis de 29 allergènes (pneumallergènes courants, acariens de stockage, moisissures, oeuf, farines et céréales). Deux groupes ont été individualisés : le groupe ED correspondant aux sujets exposés directement à la farine (boulangers et pâtissiers) et le groupe EI correspondant aux sujets exposés indirectement à la farine (vendeurs, gérants, aides, coursiers, femmes de ménage). La saisie et l'exploitation statistique des données ont été faites sur logiciel Epi-info. Les prick-tests étaient positifs dans 28,5 % (57 cas) soit 37,9 % dans le groupe ED et 13,2 % dans le groupe EI (p = 0,0003). Les taux de prick-tests positifs aux acariens de la poussière de maison, acariens de stockage, farine/céréales, moisissures, blatte germanique, chat, oeuf et les cinq graminées étaient respectivement de 17,5 %, 11,5 %, 9,5 %, 8,5 %, 4 %, 2 %, 1,5 % et 0 %. La prévalence des prick-tests positifs à la farine était de 14,5 % dans le groupe ED et de 1,3 % dans le groupe EI (p = 0,004). Elle ne variait pas de façon significative selon l'âge, soit 11,4 % chez les hommes et zéro chez les femmes (p = 0,04). Globalement et dans le groupe ED, la prévalence des prick-tests positifs à la farine était plus élevée en cas de présence d'antécédents familiaux d'atopie ; elle était de 42,9 % en cas d'asthme contre 7 % en son absence (p = 0,0006), de 20,3 % en cas de rhinite contre 5 % en son absence (p = 0,001) et de 23,1 % en cas de conjonctivite contre 4,7 % en son absence (p = 0,0003). Elle était de 7,5 % en cas d'habitat dans une maison traditionnelle et de 25 % en cas de logement des sujets dans la boulangerie (p = 0,02). En conclusion, le taux de sensibilisation aux allergènes dans le milieu de la boulangerie reste assez élevé, notamment chez les boulangers-pâtissiers qui constituent un groupe particulièrement exposé.