Travail et charge mentale.
Article
Publié dans : Premières informations et premières synthèses, n° 27.1, 1999 / 7, pp. 1-10, ill., bibliogr.
La charge mentale engendrée par le travail est plus difficile à mesurer que la pénibilité physique. L'enquête Conditions de travail 1998 menée par la DARES permet néanmoins de quantifier certains de ses facteurs : sentiment de responsabilité, urgence, bruit, attention soutenue, interruptions, moyens insuffisants, relations tendues. Certains de ces facteurs se sont accentués entre 1991 et 1998. Ainsi, en cas d'erreur de leur part, 60 % des salariés appréhendent des sanctions susceptibles de compromettre leur emploi. 2 salariés sur 3 évoquent leur responsabilité en matière de qualité. D'autres facteurs de charge mentale dépendent de la fonction exercée par les salariés : les situations d'urgence sont plus fréquentes dans les métiers de commerce et de logistique alors que celles impliquant des changements inopinés de tâches caractérisent plutôt la fonction administrative. Les tensions avec la hiérarchie et les collègues sont plus fréquentes chez les cadres ou chez les salariés dont le rythme de travail est tributaire des collègues, de la hiérarchie ou encore de la marge de manoeuvre dont ils disposent. Les tensions avec le public s'accroissent, notamment chez les enseignants qui sont confrontés de plus en plus aux jeunes en difficulté.