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Evaluation des déficiences et incapacités dans la profession des remontées mécaniques (à partir d'une étude épidémiologique conduite chez 3 910 salariés).
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 61, n° 1, février 2000, pp. 29-39, ill., bibliogr.
Ce travail décrit les déficiences médicalement observées chez les salariés des remontées mécaniques, analyse leurs conséquences professionnelles et, en les rapportant aux activités professionnelles, tente de définir des cibles possibles pour une politique de prévention. L'étude est de type épidémiologique transversal, conduite sur un échantillon représentatif de 3 910 salariés. La déficience est mesurée au cours d'un examen clinique standardisé, l'incapacité par questionnaire fonctionnel individuel reprenant les principales tâches professionnelles. L'analyse statistique montre que, ni la taille ni l'altitude des stations ne sont réellement déterminantes dans la distribution des déficiences et des incapacités. L'analyse multivariée (typologie conduite sur les 10 premiers axes d'une analyse factorielle) met en évidence trois groupes de salariés de plus de 30 ans affectés plus particulièrement à la maintenance des remontées mécaniques : le premier est constitué de 1 192 sujets ne présentant ni déficiences ni incapacités, les deux autres (406 sujets) de porteurs de déficiences et d'incapacités professionnelles. Une régression logistique teste les facteurs contribuant au fait d'appartenir aux deux groupes avec incapacité : chez ces sujets de plus de 30 ans, l'âge n'apparaît pas comme un facteur de risque majeur. Le lien entre déficiences (ostéo-articulaires ou cardio-vasculaires) et incapacités (ne peut plus faire une activité professionnelle particulière) n'est pas très fort, témoignant des capacités d'adaptation des salariés. Les activités les plus discriminantes des déficiences et incapacités sont celles sur lesquelles une prévention technique est possible : travail sur pylône, déplacements importants, par exemple. Il importe aux responsables des stations et à leurs médecins du travail d'anticiper ces incapacités professionnelles en définissant une politique de prévention ciblée sur ces contraintes, qui ne sont pas inéluctables, sous peine de se trouver devant une gestion des emplois difficile à moyen terme.