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Qualité de vie au travail de jeunes médecins hospitaliers : satisfaits malgré tout ...
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Publié dans : Santé publique, vol. 31, n° 1, janvier-février 2019, pp. 113-123, ill., bibliogr.
Les prévalences de dépression, d'idées suicidaires et de syndrome d'épuisement professionnel sont plus élevées chez les médecins par rapport à la population générale. Alors que les jeunes médecins semblent davantage concernés en France, peu de travaux se sont intéressés spécifiquement aux facteurs de qualité de vie au travail de cette population. L'objectif de cette étude est d'identifier les facteurs de stress liés à l'organisation du travail et aux relations sociales au travail, tels qu'ils sont perçus par les jeunes médecins hospitaliers. Une enquête qualitative par entretiens semi-dirigés a été réalisée auprès de praticiens hospitaliers ayant moins de 10 années d'exercice. Une analyse manuelle du contenu des entretiens a été réalisée par trois enquêteurs et complétée par une analyse lexicale informatisée. Dix-huit praticiens ont été interrogés. Cinq grandes catégories de contraintes psychosociales et organisationnelles ont été identifiées. Le travail en équipe et la communication sont globablement associés à un ressenti positif. Le rythme de travail, le statut professionnel, les facteurs organisationnels et les conditions matérielles sont jugés insatisfaisants. Les jeunes médecins sont cependant satisfaits du contenu de leur travail, notamment du fait de l'émulation scientifique et du développement des compétences. Les résultats de cette étude devraient permettre de mieux cibler les actions de prévention afin d'améliorer les conditions de travail des jeunes médecins. Il apparaît prioritaire de réduire leur charge de travail ou de réglementer leur temps d'activité, d'offrir une meilleure stabilité à leur emploi et de leur procurer de meilleures conditions matérielles d'exercice.