Microorganismes dans les fontaines biologiques de dégraissage. Evaluation de l'exposition professionnelle dans les ateliers d'entretien mécanique.


Etude et rapport | R-992

VILLENEUVE C.A. | MARCHAND G. | GARDETTE M. | LAVOIE J. | ET COLL.

Edition : Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST, 505 boulevard de Maisonneuve Ouest, Montréal, Québec H3A 3C2, Canada), 2017, 49 p., ill., bibliogr.


Les fontaines biologiques appelées fontaines de biodégradation ou simplement biofontaines contiennent des dégraissants qui renferment des bactéries dont la tâche est de dégrader, par minéralisation, les salissures hydrocarbonées (huiles et graisses). Les fabricants de dégraissants pour biofontaines affirment que les microorganismes utilisés dans leurs préparations sont inoffensifs puisqu’ils se classent dans le groupe de risque 1. Cependant, des auteurs ont identifié plusieurs bactéries du groupe 2 (risque infectieux modéré pour la personne, mais faible pour la communauté) dans les liquides des biofontaines. Aucune donnée métrologique n’était toutefois disponible pour évaluer le risque d’exposition par inhalation des travailleurs. Cette recherche visait à combler cette absence de données. Cinq biofontaines ont fait l’objet d’une surveillance durant un an. Le suivi annuel des liquides des cinq biofontaines a permis de mesurer des concentrations de microorganismes cultivables. Soixante espèces bactériennes y ont été identifiées. Ces espèces appartiennent aux groupes de risque 1 et 2. La présence de bactéries à Gram positif et négatif a aussi été notée. Plusieurs genres bactériens ont été dépistés dont Bacillus, Pseudomonas, Citrobacter, Burkholderia, Staphylococcus et Stenotrophomonas. En revanche, dans les liquides inutilisés des cinq biofontaines, seule l’espèce Bacillus subtilis a été détectée. Les biofontaines sont donc rapidement colonisées par différents microorganismes exogènes comme Pseudomonas aeruginosa. Le danger d’un contact cutané est principalement lié à l’infection de plaies ou encore à l’ingestion involontaire, par exemple, en portant sa main à la bouche ou en portant à la bouche des objets contaminés. Des mesures d’hygiène individuelle rigoureuses, dont le lavage des mains avant et après l’utilisation des biofontaines, ainsi que le port de gants sont donc nécessaires. Cette étude a établi que les travailleurs utilisant une biofontaine étaient très faiblement exposés aux bioaérosols. Aucune protection respiratoire n’est donc recommandée lors de l’utilisation des biofontaines.

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