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Le cancer du sein, une maladie professionnelle ?
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Publié dans : Santé et travail, n° 102, avril 2018, pp. 42-45, ill., bibliogr.
Le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins dans le monde. Moins de 50 % des cancers du sein peuvent être expliqués par les facteurs de risque connus (âge, antécédents personnels et familiaux de maladies, prédispositions génétiques, mode de vie, vie hormonale et reproductive). Longtemps ignorée, l’éventuelle origine professionnelle de cette pathologie multifactorielle est de plus en plus étudiée. La forte augmentation des cancers du sein observée depuis la fin des années 1970 coïncide avec l’accès plus fréquent des femmes au travail. Plusieurs études établissent un lien entre certaines professions et un surrisque de cancer du sein : enseignantes, coiffeuses, techniciennes de laboratoire ou de radiologie, ouvrières du textile, travailleuses du nettoyage à sec et de la blanchisserie, hôtesses de l’air. Principalement en cause : le travail de nuit, dont l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) a confirmé en 2016 le caractère probablement cancérogène. Autre facteur de risque : l’exposition à des radiations ionisantes et à des produits chimiques. Malgré tout, l’indemnisation du cancer du sein au titre des maladies professionnelles reste longue et complexe, faute de tableau de maladie professionnelle existant.