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Quand le travail déborde… La pénibilité du surtravail à domicile des chercheurs de l’industrie énergétique.
Article
Publié dans : Travail et emploi, n° 147, juillet-septembre 2016, pp. 27-52, ill., bibliogr.
S’appuyant sur une enquête réalisée dans le centre de recherche d’une entreprise spécialisée dans la production et la distribution d’énergie, cet article analyse les effets du débordement du travail (appelé ici surtravail à domicile) sur la santé des salariés. Par une approche croisant travail, genre et santé, il montre qu’il existe trois types de surtravail à domicile, selon ce qui est fait, comment et pourquoi. Le premier renvoie à des tâches réalisées par plaisir, qui permettent de redonner du sens à un travail qui tend à en perdre dans l’enceinte de l’entreprise. S’il alourdit la charge de travail, il permet donc, aussi et paradoxalement, de tenir et de se maintenir en bonne santé. Le deuxième correspond à des phénomènes de surinvestissement, qui épuisent et peuvent mettre en péril la santé des salariés. Le troisième émane, quant à lui, des difficultés d’articulation travail-famille. Il concerne principalement des chercheuses qui, passées à temps partiel sans que leur charge de travail ait diminué, tentent, tant bien que mal, de mener de front leurs activités professionnelles, domestiques et parentales.