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Le sentiment de discrimination des représentants du personnel. Une étude à partir des données statistiques et monographiques liées à l’enquête REPONSE.
Article
Publié dans : Travail et emploi, n° 145, janvier-mars 2016, pp. 87-119, ill., bibliogr.
Alors que les travaux sur la discrimination syndicale se sont essentiellement intéressés à l’objectivation des pénalités salariales subies par les syndicalistes, que ce soit devant les tribunaux ou dans les données statistiques, cet article s’intéresse aux ressorts sociaux du sentiment de discrimination. En s’appuyant sur les données de l’enquête Relations professionnelles et négociations d’entreprise (REPONSE) et sur trois monographies, il analyse les conditions qui font varier cette perception des risques liés à l’engagement syndical, en montrant notamment qu’il est plus prononcé dans les grands établissements, là où les relations professionnelles sont les plus institutionnalisées. La perception de cette discrimination s’active ainsi au croisement de quatre types de rapports sociaux : le rapport des syndicalistes aux autres salariés ; leur rapport aux directions d’entreprise, marqué par l’état des relations sociales et rapports de force avec les dirigeants ; leur rapport au droit et, plus largement, à la notion de discrimination ; le rapport des syndicalistes entre eux, par l’intermédiaire des pratiques distinctives entre syndicats et/ou syndicalistes selon leurs positions et leurs trajectoires militantes.