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Le salaire moindre des femmes : une question d’individu ou de profession ?
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Publié dans : Travail et emploi, n° 144, octobre-décembre 2015, pp. 81-107, ill., bibliogr.
Appliquée au secteur concurrentiel à partir de données issues de l’enquête Génération 98 et des recensements de la population, une analyse multiniveau présentée dans cet article cherche à répondre aux deux questions essentielles : dans quelle mesure le handicap salarial des femmes dans la vie professionnelle relève-t-il de leur condition ou renvoie-t-il à la pénalité salariale attachée au degré de féminisation des professions ? De quelle façon l’articulation entre les deux niveaux (individu et profession) évolue-t-elle entre le début de vie active et au terme de dix ans de carrière, période où la construction d’une cellule familiale influe sur les salaires des femmes et des hommes ? Les auteurs montrent que, toutes choses égales par ailleurs, l’appartenance à une profession féminisée s’accompagne en début de vie active d’un salaire inférieur de 8 %, pour les hommes comme pour les femmes, ces dernières enregistrant en outre une pénalité de l’ordre de 4 % en raison de leur sexe. Le handicap salarial dû à la féminisation des professions continue de prévaloir après dix ans d’expérience, mais seulement pour les actifs sans enfant. Parmi les parents, le désavantage salarial des femmes est patent au niveau individuel (– 21 %) alors que celui associé aux professions féminisées est plus limité (– 8 %) et ne concerne que les mères.