Intoxications par l'hydrogène sulfuré.


Livre | 16-062-A-40

TESTUD F.

Edition : Elsevier Masson (62 rue Camille Desmoulins, 92130 Issy-les-Moulineaux), 2016, 7 p., ill., bibliogr.


L'hydrogène sulfuré (H2S), gaz incolore d'odeur nauséabonde, est l'un des principaux composants du cycle naturel du soufre. L'activité des volcans et les sources hydrothermales en libèrent chaque année de très grandes quantités dans l'atmosphère. Tous les processus de décomposition des matières organiques soufrées (protéines) et de réduction des sulfates par les microorganismes du sol et de l'eau conduisent à la formation d'H2S. Les activités humaines (forages pétroliers, installations de traitement du gaz naturel, stations d'épuration, déjections des animaux d'élevage, etc.) rendent compte de moins de 10 % des émissions totales. L'H2S possède trois impacts toxiques majeurs : forte irritation de l'œil et des voies aériennes, paralysie de la respiration cellulaire et neurotoxicité centrale. Les intoxications surviennent avant tout en milieu professionnel où le gaz est émis, de manière plus ou moins accidentelle et à des concentrations variables, dans de très nombreux secteurs. L'H2S est ainsi le second gaz responsable de mort toxique au travail, après le monoxyde de carbone ; de plus, il induit une sidération olfactive empêchant sa détection et provoquant de fréquents sur accidents. La prise en charge des victimes est essentiellement symptomatique. La littérature toxicologique récente est dominée par l'épidémie de suicides survenue au Japon de 2008 à 2010, par génération intentionnelle du gaz dans un lieu clos. En l'absence d'épisodes répétés d'intoxication subaiguë, les effets à long terme de l'H2S apparaissent peu préoccupants. L'exposition réitérée à des pics de concentration comporte néanmoins un risque respiratoire, sous forme d'atteinte obstructive des petites bronches ou d'asthme aux irritants. Les plaintes des riverains d'installations émissives, exposés à très faible dose, sont en lien avec les odeurs. Des travaux récents ont mis en évidence une production endogène d'H2S et son rôle de médiateur cellulaire.

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