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Dermatite des mains chez le personnel hospitalier : rôle des isothiazolinones des savons hospitaliers.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 75, n° 6, décembre 2014, pp. 608-616, ill., bibliogr.
Une femme de 27 ans, puéricultrice en pédiatrie générale en milieu hospitalier, était adressée par son médecin du travail en consultation de dermato-allergologie, pour une dermatose vésiculeuse des doigts et de la face dorsale des mains, évoluant depuis six mois. La patiente rapportait l’utilisation de savon doux haute fréquence à son poste de travail, ainsi que le port de gants en latex, le port de gants en vinyle, l’emploi d’antiseptiques plusieurs fois par jour, l’utilisation de gels hydroalcooliques, la manipulation de produits désinfectants en pulvérisation et de produits détergents avec le port de gants. A l’examen clinique, elle présentait un eczéma surinfecté des paumes. Du fait de la possibilité d’un eczéma allergique de contact à un des produits manipulés, des tests épicutanés ont été réalisés. La patiente présentait une dermatite allergique de contact (DAC) au savon doux haute fréquence, par la présence du mélange MCI/MI comme conservateur de celui-ci. Le mélange MCI/MI est un conservateur de la famille des isothiazolinones responsable de dermatite allergique de contact. Il se retrouve dans de nombreux produits d’usage domestique mais aussi industriel. Les métiers concernés par les dermatites allergiques de contact au mélange MCI/MI sont principalement les peintres, les ouvriers du BTP, le personnel de soin, les coiffeurs. La prévention des dermatites allergiques de contact au mélange MCI/MI comprend une éviction totale des produits contenant ce conservateur, ainsi qu’une substitution quand cela est possible. Une réparation au titre d’une maladie professionnelle peut être obtenue avec une déclaration s’appuyant sur le tableau no 65 du Régime général (lésions eczématiformes de mécanisme allergique).