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Les maladies professionnelles au Sénégal : état des lieux et perspectives.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 75, n° 6, décembre 2014, pp. 584-589, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était de décrire le profil socioprofessionnel et les caractéristiques des travailleurs victimes des maladies professionnelles au Sénégal et d’analyser les écueils rencontrés dans la gestion de leur dossier. Il s’agit d’une étude rétrospective qui a concerné 148 dossiers de déclaration de maladies professionnelles colligés au niveau de la caisse de sécurité sociale entre janvier 2000 et février 2013 au Sénégal. Les données recueillies ont porté pour l’essentiel sur l’âge, la catégorie professionnelle, le type de contrat, la branche d’activité concernée, l’agent responsable, l’appareil ou système atteint et la décision après instruction du dossier. L’étude des 138 dossiers complets montrait un sex-ratio de 5 en faveur des hommes et une prédominance de la tranche d’âge 46–50 ans avec 25,3 %. Les agents administratifs étaient la catégorie professionnelle la plus représentée avec 48,5 % suivis par les ouvriers avec 32,6 %. Ils travaillaient dans 58 % des cas à Dakar, capitale administrative et économique du Sénégal et bénéficiaient d’un contrat à durée indéterminée dans 89,1 % des cas. Les biens et services avec 39,1 % constituaient le secteur d’activité professionnelle le plus représenté et celui des bâtiments et travaux publics le moins avec 2,2 %. Les atteintes du système sanguin étaient les plus rencontrées avec 29,7 % suivies par celles de l’appareil locomoteur avec 24,8 %. Les risques physiques occupaient la première place avec 37 % suivis par les risques chimiques 23,9 %, les risques ergonomiques 23,2 % et les risques biologiques 8 %. Les déclarations étaient effectuées sur la base de 22 tableaux de maladies professionnelles. Au terme de cette étude, 64,5 % des dossiers avaient abouti à une reconnaissance au titre des maladies professionnelles, 5,8 % à un rejet et 29,7 % toujours en instruction. L'étude montre une sous-déclaration des maladies professionnelles et une lenteur dans l’instruction des dossiers. Une application diligente des recommandations permettra de corriger les différents écueils et améliorer la gestion des maladies professionnelles.