Chlorure de vinyle.
Livre | 16-047-F-10
Edition : Elsevier Masson (62 rue Camille Desmoulins, 92130 Issy-les-Moulineaux), 2012, 11 p., ill., bibliogr.
Le chlorure de vinyle monomère (CVM) ou chloroéthène est un composé chimique utilisé principalement dans l'industrie des matières plastiques, pour produire par polymérisation du polychlorure de vinyle (PVC) et des copolymères. Le CVM est classé cancérogène pour l'homme par l'Union Européenne (catégorie 1A) et par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC ou IARC en anglais) (groupe 1). Les expositions sont essentiellement professionnelles (usines de fabrication de CVM et de PVC). Dans les pays occidentaux, depuis de nombreuses années, des règles de prévention ont été adoptées et les niveaux d'exposition professionnelle sont réglementés et contrôlés. Ainsi, aujourd'hui, l'exposition des travailleurs au CVM, dans des conditions normales de travail, est faible. Dans les années 1950, la « maladie du chlorure de vinyle » a été décrite chez les personnes exposées à long terme au CVM, regroupant une acro-ostéolyse, un syndrome de Raynaud, une sclérodermie et une atteinte hépatique. Ces atteintes sont devenues très rares. Le CVM est à l'origine d'angiosarcomes hépatiques, observés chez des travailleurs ayant été principalement exposés avant les années 1980, période où le risque a été mis en évidence et depuis des règles de prévention plus strictes ont été mises en place. Ce sont des tumeurs développées à partir des tissus endothéliaux des vaisseaux sanguins hépatiques. Le traitement est généralement sans succès et le temps de survie après le diagnostic est souvent inférieur à 12 mois. En 2008, le CIRC a reconnu un lien entre l'exposition au CVM et l'hépatocarcinome. D'autres types de cancers ont été décrits chez des travailleurs exposés au CVM, mais l'association entre ces cancers et le CVM n'est à ce jour pas établie. Les maladies provoquées par le CVM sont reconnues en France comme étant des maladies professionnelles au titre du tableau n° 52 des maladies professionnelles indemnisables du régime général. Devant le risque cancérogène, une surveillance médicale périodique des personnes exposées ou ayant été exposées au CVM est obligatoire et nécessaire. Elle est basée sur un examen clinique, un bilan hépatique et une échographie. Cependant, il n'existe pas de biomarqueur d'exposition ou d'effet spécifiques au CVM.