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Epidémiologie du cancer bronchique primitif : aspects classiques et nouveautés.
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Publié dans : Revue des maladies respiratoires, vol. 28, n° 8, octobre 2011, pp. 1048-1058, ill., bibliogr.
Le cancer bronchique est la première cause de mortalité par cancer dans le monde, représentant un peu plus de 18 % du total. S’il existe encore une prédominance masculine, celle-ci s’estompe de plus en plus et, aux Etats-Unis, le cancer bronchique primitif est également la première cause de mortalité par cancer chez les femmes. En France, il est passé au deuxième rang chez les femmes en 2005 après avoir été au sixième rang en 1975. La répartition par types histologiques s’est considérablement modifiée au cours des dernières décennies avec une prédominance de plus en plus marquée d’adénocarcinomes aux dépens du cancer épidermoïde. Le facteur de risque principal reste le tabagisme actif mais la part attribuable à ce dernier est variable d’un pays à l’autre et d’un sexe à l’autre. Le tabagisme passif joue à côté du tabagisme actif un rôle nettement moins important, mais cependant non négligeable. Le cannabis a un rôle propre, difficile à évaluer car il est la plupart du temps mélangé à du tabac. Les facteurs professionnels ont longtemps été négligés et les cancers bronchiques d’origine professionnelle largement sous-déclarés. Finalement, le cancer bronchique du non-fumeur retient de plus en plus l’attention et représente la septième cause de mortalité par cancer. Les facteurs de risque professionnels invoqués sont les expositions à l'amiante, à la silice, aux fibres céramiques réfractaires, aux fumées de bitume, aux vapeurs diesel, au nickel, au chrome hexavalent, au cadmium, à la peinture, au béryllium et aux hydrocarbures aromatiques polyclycliques. La pollution intérieure avec le radon, la pollution atmosphérique en milieu urbain, et le rôle des facteurs hormonaux chez les femmes sont également évoqués.