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Exposure to flour dust in South African supermarket bakeries : modeling of baseline measurements of an intervention study.
(Exposition à la poussière de farine dans les boulangeries des supermarchés d’Afrique du Sud : modélisation des mesures de base d'une étude d'intervention).
Article
Publié dans : Annals of Occupational Hygiene, Royaume-Uni, vol. 54, n° 3, avril 2010, pp. 309-318, ill., bibliogr. (En anglais)
L’exposition à la poussière de farine a été rapportée comme un important facteur de risque pour les maladies respiratoires allergiques chez les travailleurs de boulangerie. Une prévalence élevée de sensibilisation allergique et d’asthme a récemment été constatée dans les boulangeries des supermarchés d’Afrique du Sud. Le but de cette étude était de mener une évaluation détaillée de l’exposition dans ces boulangeries de manière à fournir les bases pour une étude d’intervention plus large. Un total de 211 échantillons individuels temps plein ont été prélevés sur des individus sélectionnés au hasard parmi 5 catégories professionnelles dans 18 boulangeries. Les échantillons ont été analysés vis-à-vis de la masse des particules et des allergènes spécifiques à la poussière de farine (blé, seigle et alpha-amylase fongique). Des modèles d’exposition ont été développés, prenant en compte l’emploi, la taille de la boulangerie, les tâches et les ingrédients spécifiques utilisés. La boulangerie et le travailleur ont été considérés comme des composants à effets aléatoires. Les boulangers avaient les expositions moyennes les plus élevées (1,33 mg/3 de particules de poussière de farine, 13,66 µg/m3 d’allergènes de blé, et 5,14 µg/m3 d’allergènes de seigle). Pour les allergènes alpha-amylase, la plupart des échantillons étaient en dessous de la limite de détection pour plusieurs intitulés d’emploi. Dans les modèles à effet mixte, les prédicteurs significatifs d’exposition élevée aux particules de poussière inhalable comme aux concentrations d’allergènes de blé et de seigle étaient : la grande taille des boulangeries, la cuisson du pain et l’utilisation de farines de céréales, tandis que des tâches comme les travaux de confiserie étaient négativement corrélées avec ces mesures d’exposition. Les pesées et l’utilisation de produits pré-mélangés étaient associées avec une exposition plus élevée à l’alpha-amylase fongique. Une corrélation élevée a été observée entre les particules de poussière et le blé (r = 0,84) et le seigle (r = 0,86), alors que la corrélation était beaucoup plus faible entre les particules de poussière et l’alpha-amylase fongique (r = 0,33). Grâce à ces modèles, on pourrait à l’avenir évaluer l’exposition des travailleurs en boulangerie aux allergènes de blé et de seigle par une simple mesure de la quantité de particules de poussières sur leur lieu de travail. Globalement, une faible proportion des magasins (39 %) ont mis en place des mesures de contrôle variées pour réduire l’exposition à la poussière dans les boulangeries. En conclusion, cette étude confirme que les stratégies actuelles de contrôle de l’exposition dans les magasins de boulangerie des grandes surfaces sont insuffisantes pour réduire les expositions à la poussière et protéger la santé des travailleurs. Quelques mesures simples seraient de compartimenter l’espace de travail pour séparer les boulangers des autres travailleurs (limitation de l’exposition à l’alpha-amylase), ou d’améliorer les systèmes de ventilation.