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Reconnaissance des surdités professionnelles : il faudrait réduire le nombre de dossiers mal documentés soumis au Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles.
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Publié dans : Presse médicale, vol. 40, n° 5, mai 2011, pp. e286-e295, ill., bibliogr.
En France, la surdité professionnelle est indemnisée par la Sécurité sociale selon le système des tableaux de maladies professionnelles. Le non respect de certains critères administratifs et/ou d’exposition de ce tableau entraîne la saisine du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) qui prononce un avis favorable ou non sur l’existence d’un lien direct entre l’activité professionnelle et la surdité. L’objectif de ce travail a été de déterminer les facteurs intervenant de façon décisive dans cet avis. Une enquête rétrospective exhaustive a analysé les conclusions du CRRMP de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse concernant les déclarations de surdité professionnelle émises entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2007 et rendues anonymes. Les avis favorables et défavorables ont été recensés puis croisés avec les données sociodémographiques des salariés, la spécialité des médecins à l’origine du certificat médical initial, les motifs de soumission au comité, l’avis du médecin du travail sur l’origine professionnelle, les résultats d’enquête de l’ingénieur conseil, l’audiogramme de première constatation de lésion et ceux effectués en période d’exposition au bruit. Cent-vingt conclusions ont été analysées. Les déclarants, de sexe masculin, âgés de 59 ans en moyenne, provenaient majoritairement des secteurs de la métallurgie (46,7 %), du transport (20,8 %) et des bâtiments et travaux publics (15,8 %). Soixante-neuf déclarations (57,5 %) ont été refusées. Ces refus étaient principalement liés à un avis défavorable, inexploitable ou absent du médecin du travail, un dépassement du délai de prise en charge supérieur ou égal à cinq ans et l’absence de déficit auditif pendant l’exposition. Les auteurs préconisent la mise en place d’une attestation d’exposition au bruit et la réalisation d’un audiogramme en fin d’exposition afin de réduire le nombre de dossiers mal documentés et d’apporter une réponse plus adaptée aux demandes de reconnaissance de surdités professionnelles.
- Descripteurs
- MALADIE PROFESSIONNELLE
RECONNAISSANCE
SURDITE