Le syndrome d’intolérance aux odeurs chimiques. Observation d’une cohorte de 20 salariés.


Article

KAMOUN H. | ROMDHANE N.A. | REKIK W. | LAADHERI N. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 72, n° 1, février 2011, pp. 73-79, ill., bibliogr.

Le syndrome d’intolérance aux odeurs chimiques (SIOC) est défini comme un ensemble de symptômes non-spécifiques chez une personne exposée, de façon chronique, à de faibles concentrations de divers produits chimiques. Son diagnostic et sa prise en charge sont difficiles. L’effet de l’éviction demeure discutable. Cette étude a pour but de décrire le SIOC en milieu professionnel, puis d’évaluer l’effet de l’éviction sur sa symptomatologie et le devenir des salariés. Deux enquêtes consécutives ont permis de décrire le SIOC (20 cas) et d’évaluer la recommandation d’éviction (16 cas). Le questionnaire s’est inspiré du « Quick Environmental exposure and Sensitivity Inventory » (QEESI). Le diagnostic a été établi selon le consensus de 1999. L’analyse a utilisé les médianes (minimum-maximum), le Mann-Whitney et la survie type Kaplan-Meier. La durée médiane d’exposition aux odeurs chimiques est de 14,5 ans (2–41). Elle est plus courte (p =0,039) chez les femmes (9,5 ans (2–20)) que chez les hommes (20,5 ans (9–41)(. Le délai médian d’apparition du SIOC est de 8,5 ans (0–32). Seuls 44 % des salariés ont bénéficié de l’éviction. Les symptômes ont disparu chez 31 % des salariés. Ils ont d’autant plus fréquemment disparu que le nombre initial de symptômes du SIOC était bas (p =0,019). L’arrêt précoce de l’exposition semble favoriser la disparition du SIOC (p du Log Rank=0,002). La probabilité de disparition des symptômes, en cas de maintien de l’exposition, est nulle. En cas d’éviction, plus la durée d’évolution des symptômes est courte et plus la probabilité de leur disparition est élevée. La probabilité est de 0,86 pour une durée d’un an ou moins, de 0,57 pour une durée de deux ans ou moins, de 0,43 pour une durée de trois ans ou moins, de 0,29 pour une durée de quatre ans ou moins et enfin, nulle pour les symptômes qui évoluent depuis cinq ans et plus. Cette étude a vérifié la réalité du SIOC comme entité pathologique. En milieu professionnel, l’éviction précoce semble constituer une action préventive efficace. Ces résultats doivent toutefois être confirmés sur une population plus large.

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