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Etude du devenir médical et socio-professionnel de 156 patients porteurs du syndrome d’intolérance aux odeurs chimiques. Thèse pour le doctorat en médecine.
Etude et rapport
Edition : Université René Descartes Paris 5, Faculté de médecine (15 rue de l'Ecole de médecine, 75270 Paris Cedex 06), 2009, 125 p., ill., bibliogr.
Le syndrome d'intolérance aux odeurs chimiques ou SIOC est une pathologie chronique apparentée à l'intolérance environnementale idiopathique (IEI), comportant de multiples symptômes subjectifs et variés liés à une exposition aiguë ou chronique à des stimuli environnementaux odorants et sans anomalie clinique objective. Syndrome encore peu connu, il semble plus répandu dans le milieu professionnel où des nuisances souvent bien identifiées sont souvent rapportées par les patients. La physiopathologie du SIOC reste le sujet d'un débat entre deux théories étiologiques toxicologique et psychologique ; l'analyse des données récentes (2003-2009) montre la quasi omni-présence de déterminants psychologiques chez ces patients. Une comorbidité psychologique est très fréquemment présente chez ces sujets qui développent des croyances erronées sur le caractère nocif de leur environnement auquel ils attribuent leurs symptômes. En revanche, aucune donnée récente fiable ne soutient la théorie toxicologique. L'approche thérapeutique actuelle est orientée vers une thérapie cognitivo-comportementale. L'étude de 156 patients porteurs de SIOC, issus de deux unités de pathologie professionnelle, retrouve une stabilité du syndrome pour 83,1 % des patients, avec une multiplication des nuisances en cause pour près de deux-tiers des sujets. Les conséquences sont un isolement social et de nombreuses modifications matérielles et organisationnelles du mode de vie, ainsi qu'un retentissement professionnel parfois important responsable de licenciement pour inaptitude médicale pour un quart des sujets souffrant d'un SIOC d'origine professionnelle.