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Occupational exposure to rock wool and glass wool and risk of cancers of the lung and the head and neck : a systematic review and meta-analysis.
(Exposition professionnelle à la laine de roche et à la laine de verre et risque de cancers des poumons, de la tête et du cou : revue systématique et méta-analyse).
Article
Publié dans : Journal of Occupational and Environmental Medicine, Etats-Unis, vol. 51, n° 9, septembre 2009, pp. 1075-1087, ill., bibliogr. (En anglais)
Les produits manufacturés à base de fibres de verre (MMVF, fibres de verre artificielles) incluent la laine de roche et la laine de verre, très utilisées pour l’isolation thermique et acoustique dans le bâtiment. En raison de la similitude entre ces fibres et celles de l’amiante, l’hypothèse qu’elles soient à l’origine de cancers du poumon, de la tête et du cou a été émise. Une revue systématique et une méta-analyse des études épidémiologiques portant sur les travailleurs exposés à la laine de roche et à la laine de verre ont été effectuées afin d’estimer ces risques de cancers. Seize évaluations des risques de cancer des poumons ont abouti à la détermination d’un risque relatif (RR) global de 1,21 (95 % intervalle de confiance (CI 95) = 1,11 à 1,32 sur la base de 1 662 cas étudiés). Les RRs correspondants étaient de 1,26 (CI 95 = 1,10 à 1,44) pour les études sur les travailleurs des industries productrices (avec des risques similaires pour la laine de roche et la laine de verre), de 1,06 (CI 95 = 0,77 à 1,48) pour les études sur les utilisateurs finaux, et de 1,18 (CI 95 = 0,98 à 1,42) pour les études de population générale. La valeur globale du RR obtenue pour les cancers de la tête et du cou était de 1,36 (CI 95 = 1,13 à 1,63) pour 414 cas d’exposition. Toutes les études qui évaluaient le risque de cancer du poumon, de la tête et du cou en fonction d’indices variés d’exposition aux MMVF n’ont pas permis, à quelques exceptions près, de détecter une relation dose-risque. L’effet du facteur de confusion lié au tabagisme était peu marqué. Aucun excès de mésothéliome pleural n’a été nettement rapporté parmi les travailleurs exposés aux MMVF. En conclusion, malgré une légère élévation RR de cancer des poumons chez les travailleurs des industries de fabrication des MMVF, le manque d’excès de risque parmi les utilisateurs finaux, l’absence d’une relation dose-risque, la probabilité de biais de détection, la possibilité d’une perturbation résiduelle due au tabagisme et à l’exposition à l’amiante, plaident à ce jour contre un effet cancérogène des laines de roche et de verre.