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Evaluation of urinary biomarkers of exposure to benzene : correlation with blood benzene and influence of coufounding factors.
(Evaluation des biomarqueurs urinaires de l'exposition au benzène : corrélation avec le dosage de benzène sanguin et influence des facteurs de confusion).
Article
Publié dans : International Archives of Occupational and Environmental Health, RFA, vol. 82, n° 8, août 2009, pp. 985-995, ill., bibliogr. (En anglais)
L’acide trans,trans-muconique (t, t-MA) est généralement considéré comme un biomarqueur de l'exposition au benzène. Toutefois, la validité de ce biomarqueur dans le cas d’un niveau faible d’exposition est remise en cause en raison de son manque de spécificité. L'objectif de cette étude était de comparer le t,t-MA, l’acide S-phénylmercapturique (SPMA) et le benzène urinaire (BU) comme biomarqueurs de l'exposition à de faibles concentrations de benzène chez des salariés de l’industrie pétrochimique et d'évaluer les influences de l'acide sorbique (SA) et des polymorphismes génétiques des enzymes de biotransformation sur l'excrétion de ces biomarqueurs. Un total de 110 salariés (dont 24 fumeurs) ont participé à l'étude. Pour évaluer l'exposition extérieure au benzène, des échantillons d'air ont été recueillis durant toute la période de travail par un dispositif d'échantillonnage passif localisé à proximité de la zone respiratoire de 98 travailleurs. Le benzène sanguin a été mesuré dans des échantillons de sang prélevés à la fin du cycle, servant de marqueur de référence. Des échantillons d'urine ont été recueillis à la fin de l’étude pour le dosage du BU, SPMA, t, t-MA, SA et de la créatinine. Les résultats ont montré que la plupart des mesures d’exposition au benzène dans l’air extérieur (89 %) étaient inférieures à la limite de détection (0,1 ppm). Les concentrations de benzène sanguin et dans l'urine ainsi que du SPMA étaient significativement plus élevées chez les fumeurs que chez les non-fumeurs, ce qui n’était pas le cas du t,t-MA. La meilleure corrélation entre le benzène sanguin et les biomarqueurs a été obtenue avec le BU et le SPMA, suivie par le t, t-MA. L’analyse par régression linéaire multiple a montré que la variation de t, t-MA s'explique surtout par la concentration du SA (30 % de la variance expliquée). Les polymorphismes génétiques des enzymes de biotransformation (CYP2E1, EPHX1, GSTM1, GSTT1, GSTP1) n'ont pas influencé de façon significative la concentration urinaire des trois biomarqueurs à ce faible niveau d'exposition. En conclusion, à de faibles niveaux d'exposition au benzène (<0,1 ppm), le t,t-MA n'est certainement pas un biomarqueur fiable de l'exposition au benzène en raison de l'influence du SA provenant des aliments. Les concentrations urinaires du SPMA et du BU reflètent bien la dose interne, avec une précision similaire. La variabilité génétique interindividuelle ne semble pas influencer l'excrétion urinaire de ces biomarqueurs. Il reste à évaluer quel est le biomarqueur le plus prédictif des effets sur la santé.