Surveillance à adopter pour les travailleurs postés et de nuit.


Article

BAYON V. | BENZEKRI-LE LOUET A. | PREVOT E. | CHOUDAT D. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 69, n° 5-6, décembre 2008, pp. 695-707, ill., bibliogr.

Le travail de nuit et le travail posté concernent environ un travailleur salarié sur cinq. En France, les enquêtes réalisées par l'Insee en 1995 et en 2001 retrouvent une progression sur six années de la proportion des travailleurs en horaires irréguliers. En 2002, l'enquête Emploi de l'Insee montre que 14,3 % des salariés travaillent régulièrement ou occasionnellement entre minuit et cinq heures du matin. Cette proportion de travailleurs de nuit est restée stable très longtemps mais a nettement progressé au cours des années 1990. Ces horaires irréguliers ou de nuit soumettent l'organisme à des changements importants au niveau des rythmes chronobiologiques. Même si l'adaptation du travailleur à ces contraintes horaires est possible, elle est contraignante et il est habituel d'observer, parmi ces populations de salariés soumises à des horaires décalés de manière chronique, des plaintes multiples traduisant les conséquences des désynchronisations auxquelles leur organisme est soumis en permanence. Comme le démontrent plusieurs travaux, il existe un retentissement du travail en horaires décalés ou de nuit sur la santé à plus ou moins long terme. Si les relations entre ces différents rythmes de travail et les troubles du sommeil, les troubles digestifs et le risque cardiovasculaire sont généralement admises, d'autres liens sont également pressentis avec le vieillissement précoce et les risques de cancers. Par ailleurs, la dette chronique de sommeil, présente chez ces salariés, est souvent responsable de somnolence elle-même source d'accidents du travail ou de la circulation. La meilleure connaissance des effets sur la santé du travail posté et de nuit a incité le législateur à un renforcement de la réglementation concernant la surveillance médicale de ces salariés avec la mise en place d'une deuxième visite médicale annuelle. Cet article fait le point sur le travail posté et le travail de nuit (définition, physiopathologie, effets sur la santé), sur la surveillance médicale de ces salariés et sur les contre mesures permettant d'améliorer la prise en charge de ces travailleurs. En annexe : échelle d'Epworth ; questionnaire de Spiegel ; index de qualité du sommeil de Pittsburgh (PSQI) ; proposition de plaquette d'information pour les travailleurs postés.

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