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Psychopathological features of a patient population of targets of workplace bullying.
(Caractéristiques psychopathologiques d'une population de patients pris pour cibles de harcèlement moral).
Article
Publié dans : Occupational Medicine, Royaume-Uni, vol. 58, n° 2, mars 2008, pp. 122-128, ill., bibliogr. (En anglais)
L'observation d'une forte association entre le harcèlement moral au travail et l'apparition d'anxiété et de dépression dans les études empiriques suggère que le harcèlement moral au travail (HMT) est un facteur étiologique de troubles de la santé mentale. Le but de cette étude était d'évaluer les niveaux de stress et de troubles anxieux et dépressifs développés par des salariés consultant pour faits de harcèlement moral au travail, et de caractériser cette population afin d'établir si le profil des cibles présentait des caractéristiques sociodémographiques et psychologiques particulières. L'évaluation s'est poursuivie sur 12 mois après la consultation pour observer l'évolution des troubles identifiés et l'impact des solutions proposées. Quarante-huit personnes, d'âge moyen de 44,9 ans, ont été étudiées. Toutes les situations répondaient aux critères de Leyman quant à la caractérisation du HMT. Un premier recueil des données a été réalisé lors de la consultation. Un premier recueil des données a été réalisé lors de la consultation. Le stress perçu a été évalué à l'aide de l'échelle analogique visuelle de Chamoux-Simard (EVA), l'anxiété et la dépression à l'aide de l'échelle HAD. Certains traits de personnalité ont été caractérisés à l'aide du questionnaire de Beech et du test de frustration de Rosenweig. Un second recueil par auto-questionnaire et de nouvelles évaluations par l'EVA, l'échelle HAD et le questionnaire de Beech ont été réalisés 12 mois après. Au cours de la première consultation, 81 % des patients présentaient un niveau de stress élevé, et 83 et 52 % présentaient respectivement un état anxieux ou un état dépressif. A distance, seuls le sentiment de stress au travail et les symptômes d'anxiété s'étaient améliorés. Stress au travail et dépression influençaient de façon significative la capacité à reprendre le travail. A 12 mois, ceux qui avaient repris un travail présentaient un meilleur score à l'échelle HAD que les autres. Plus de la moitié des cibles montraient un score élevé de neuroticisme. En conclusion, le harcèlement moral au travail peut avoir de graves répercussions pour la santé mentale, déclenchant des troubles sous-jacents sérieux et durables.