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Assessment of the pulmonary genotoxicity of bitumen fumes in big blue transgenic rats.
(Evaluation de la genotoxicité pulmonaire des fumées de bitume chez les rats transgéniques Big Blue). Extrait de : Proceedings of the health effects of occupational exposure to emissions from asphalt/bitumen symposium. Dresde (Allemagne), 7-8 juin 2006.
Article
Publié dans : Journal of Occupational and Environmental Hygiene, Etats-Unis, vol. 4, supplément 1, 2007, pp. 217-219, ill., bibliogr. (En anglais)
Comme les fumées de bitume sont des mélanges complexes de composés volatils et de particules contenant des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) cancérogènes, l'exposition professionnelle et environnementale à ces fumées peut représenter un risque sanitaire. Cependant les études épidémiologiques et expérimentales chez l'animal n'ont pas permis de tirer de conclusions définitives sur la toxicité des fumées de bitume. Afin de compléter nos connaissances concernant leurs propriétés cancérogènes, nous avons utilisé un système expérimental capable de générer à une température de 170°C des fumées de bitume caractérisées par une quantité totale en matière particulaire de 112±13 mg/m3 et des particules d'un diamètre aérodynamique médian de 4,6 µm. Des rats transgéniques Big Blue étaient exposés aux fumées de bitume par voie oro-nasale 6h/jour pendant 5 jours consécutifs et leurs poumons étaient collectés à différents temps après la fin du traitement. L'exposition biologique des animaux était suivie en mesurant les niveaux urinaires en 1-hydroxypyrène. Comme déterminé par la méthode de post-marquage au 32P, aucun adduit à l'ADN n'était trouvé dans les poumons des animaux témoins, par contre un adduit était détecté chez les rats exposés, 3 et 30 jours après la fin du traitement suggérant que cette altération était assez stable. Cependant, il n'y avait pas de corrélation entre le nombre d'adduits et le niveau urinaire en 1-hydroxypyrène. Les propriétés mutagènes des fumées de bitume étaient déterminées par l'analyse de la fréquence et du spectre de mutations du gène rapporteur cII inséré dans le génome des animaux transgéniques. 30 jours après l'exposition, la fréquence de mutants était similaire dans les poumons des animaux témoins et exposés. Cependant, une modification du spectre était notable chez les animaux traités ; la différence la plus notable était l'augmentation des transversions G:C à T:A et A:T à C:G. De plus, l'accroissement des transversions G:C à T:A en particulier aux sites CpG chez les animaux exposés était en accord avec l'adduction des HAP à l'ADN. Même si nos résultats ne nous ont pas permis de démontrer clairement le potentiel mutagène pulmonaire des fumées de bitume dans nos conditions expérimentales, l'analyse du spectre de mutations reste une mesure sensible de l'augmentation de mutations spécifiques qui pourrait être associée à la formation d'adduits à l'ADN. La faible réponse mutagène pourrait également être associée à la faible fraction de particules contenues dans les fumées de bitume capable d'atteindre le poumon profond. En conclusion, ces résultats apportent des informations complémentaires sur le mécanisme d'action des fumées de bitume et sur l'évaluation du risque associé à l'exposition aux fumées de bitume.