Troubles de la vigilance et travail sur un poste à risque.


Article

BAYON V. | LEGER D. | CHOUDAT D.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 68, n° 4, septembre 2007, pp. 378-385, ill., bibliogr.

Un homme de 40 ans, machiniste (conducteur de bus) depuis 1987, est adressé à la consultation du sommeil, pour ronflements et somnolence diurne, par le médecin du travail. Le diagnostic de narcolepsie a été retenu, et sur le plan professionnel, le patient est en attente d'un poste de reclassement définitif. Les troubles de la vigilance toucheraient environ 10 % des adultes et sont susceptibles d'entraîner des répercussions socioprofessionnelles importantes, surtout quand le salarié occupe un poste dit de sécurité. La somnolence serait impliquée dans 20 % des accidents de la route et en particulier, en France, 50 % des accidents mortels impliqueraient au moins comme co-facteur l'endormissement au volant. En milieu de travail, la somnolence et ses conséquences sont souvent méconnues, mais sont parfois dramatiques tant au niveau individuel que collectif. L'objectif de cet article est donc de revoir les principales pathologies du sommeil à rechercher devant un trouble de la vigilance, ainsi que le bilan à réaliser, et de proposer une conduite à tenir quand le salarié occupe un poste dit de sécurité. En conclusion, les relations entre vigilance, sommeil et travail sont étroites. En effet, les enquêtes rapportent 20 à 40 % de plaintes de troubles du sommeil lors des visites en médecine du travail. Le rôle du médecin est donc capital dans la prise en charge de ces plaintes, d'autant plus que les troubles du sommeil sont responsables de baisse de la vigilance et entraînent des conséquences importantes en termes de sécurité et d'aptitude au poste de travail. L'actualisation récente de la législation a permis de mieux faire connaître ces pathologies. La réglementation concernant l'obtention du permis de conduire offre un modèle possible de conduite à tenir pour le médecin du travail confronté à la problématique de l'aptitude d'un patient somnolent à un poste de sécurité.

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