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Facteurs de risque de transmission accidentelle du VHC au personnel soignant au décours d'un accident exposant au sang : une étude cas-témoins européenne.
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Publié dans : Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol. 54, n° hors-série 1, juillet 2006, pp. 1S23-1S31, ill., bibliogr.
Aucune étude sur les facteurs de risque de transmission du virus de l'hépatite C (VHC) au personnel soignant n'a été recensée à ce jour. L'objectif de cette étude était de déterminer les facteurs de risque de transmission accidentelle du VHC au personnel de santé au décours d'un accident exposant au sang (AES). La recherche a reposé sur la réalisation d'une enquête cas-témoins européenne. Les cas étaient les personnels soignants non infectés par le VHC, contractant un AES dans la période du 01/01/1993 au 31/12/2002 avec un patient source infecté par le VHC et présentant une séroconversion au virus de l'hépatite C. Les témoins étaient les personnels soignants non infectés par le VHC contractant un AES avec un patient source infecté par le VHC et ne présentant pas de séroconversion au VHC dans les 6 mois suivant l'accident. Les cas et les témoins ont été appariés sur le centre et sur la période de survenue d'un AES. Soixante cas et 204 témoins ont été inclus. L'ensemble des cas était contaminé à la suite d'un accident percutané. 37 des 60 cas pour lesquels les données étaient disponibles étaient exposés à des patients sources virémiques. Dans l'analyse multivariée, les facteurs de risque de la transmission accidentelle du VHC au personnel soignant étaient : procédure intraveineuse, intra-artérielle (Odds Ratio [OR] = 100,1; intervalle de confiance [IC]95 % = 7,3-1365,7), piqûre profonde (OR = 155,2 ; IC95 % = 7,1-3 417,2), et le sexe (soignant homme vs femme : OR = 3,1; IC95 % = 1,0-10,0). La charge virale du patient source n'était pas introduite dans le modèle multivarié compte tenu des données manquantes. Dans l'analyse univariée non appariée, le risque de transmission du VHC était multiplié par 11 chez les soignants exposés à des patients sources ayant une charge virale > 6 log10 copies/mL (IC95 % = 1,1-114,1) par rapport à ceux exposés à des patients ayant une charge virale < 4 log10 copies/mL. En conclusion, le risque de transmission du virus de l'hépatite C après un accident percutané est lié à la tache en cours, la profondeur de la blessure et la charge virale chez le patient source. Les résultats de cette étude vont nous permettre d'élaborer des recommandations adaptées en terme de suivi après un AES.