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Les chercheurs d'or et la pollution par le mercure en Guyane française : conséquences environnementales et sanitaires.
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Publié dans : Environnement, risques et santé, vol. 5, n° 3, mai-juin 2006, pp. 167-179, ill., bibliogr.
Les activités d'orpaillage en Guyane française sont à l'origine d'une double pollution au mercure : par rejet de la forme élémentaire du métal (Hg°) utilisée en tant qu'agent d'amalgamation et l'érosion des sols très anciens du Bassin amazonien, naturellement riches en mercure inorganique (HgII). Deux voies d'expositions sont ainsi observées : une exposition professionnelle par inhalation du Hg° (brûlage des amalgames, raffinage de l'or) et par la consommation des produits de la pêche (poissons carnivores et piscivores). Des études conduites chez les orpailleurs ont mis en évidence une exposition aux vapeurs de mercure non négligeable. L'exposition chez des orpailleurs du Surinam a été évaluée en moyenne à 27,5 µg/g créatinine. Chez des raffineurs au Brésil, elle pouvait atteindre 79 µg/g créatinine, sachant que la norme biologique pour les travailleurs proposée par l'ACGIH (American Conference of Governmental Inductrial Hygienists) est actuellement de 35 µg/g créatinine. Les effets observés d'une forte intoxication aux vapeurs de mercure sont des difficultés respiratoires et de la fièvre (semblables à une grippe), accompagnés de douleurs gastro-intestinales et musculaires. Une exposition chronique au mercure métallique entraîne une atteinte des systèmes nerveux central et périphérique, et des lésions rénales parfois accompagnées de gingivite ou stomatite.