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Evaluation quantitative du risque de cancer du poumon et de mésothéliome pleural chez les mécaniciens de véhicules automobiles.
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Publié dans : Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol. 53, n° 5, novembre 2005, pp. 491-500, ill., bibliogr.
Une évaluation quantitative du risque de cancer (poumon et mésothéliome pleural) dû à l'exposition à l'amiante dans la population des mécaniciens automobiles a été effectuée. La population a été sélectionnée à partir des données du recensement de 1999 (INSEE), par classe d'âge de 5 ans, selon les secteurs d'activité et les professions et catégories sociales dans la population active. Les calculs de risque ont été effectués chez 242 360 hommes âgés de 16 à 60 ans. L'exposition à l'amiante des mécaniciens est essentiellement associée au travail sur les organes friables des véhicules antérieurs à 1997. Les mesures d'empoussièrement disponibles étaient d'une très grande variabilité. Aucune donnée caractérisant le temps consacré à ces interventions au cours d'une semaine de travail n'existant, des profils hebdomadaires d'exposition ont été simulés à partir de différents niveaux associés aux tâches et de données issues de l'enquête SUMER 1994. Les modèles appliqués sont ceux habituellement utilisés par les autorités sanitaires internationales pour évaluer les effets cancérogènes du chrysotile. Les scénarios d'exposition introduits dans les calculs combinent différents niveaux attachés aux tâches effectuées avec deux périodes, différentes répartitions des proportions de mécaniciens exposés et deux dates d'extinction du parc automobile. Le scénario le plus réaliste suppose que tous les mécaniciens ont été exposés à l'amiante à un niveau se situant entre 0,06 et 0,25 fibres/ml hebdomadaire en moyenne pendant la période antérieure à 1997, et entre 0,01 et 0,06 pendant la période allant de 1998 à 2010. Selon ce scénario, le nombre de décès par cancer du poumon et par mésothéliome dû à l'exposition à l'amiante (vie entière) dans cette population de mécaniciens serait de 602 décès d'ores et déjà " fixés " par l'exposition subie antérieurement à 2003 et donc inévitables, et 43 décès supplémentaires si aucune mesure ne venait modifier l'état du parc automobile.