Perception du risque professionnel cutané chez les coiffeurs.


Article

CERVANTES M.H. | SELLIER N. | LORIOT J. | VERDIER R. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 65, n° 6, octobre 2004, pp. 470-479, ill., bibliogr.

Les dermatoses professionnelles des coiffeurs sont fréquentes et leurs conséquences invalidantes puisque beaucoup doivent abandonner leur métier et perdre ainsi le bénéfice de leur formation. Dans ce travail, la commission épidémiologie de l'Institut de Montpellier (l'IRSST) a initié une étude sur la perception de ce risque spécifique chez les professionnels en Languedoc-Roussillon ; elle en évalue l'attitude préventive et effective. Quarante-quatre médecins du travail de différents services interentreprises ont proposé un questionnaire à 533 coiffeurs. Il porte sur leur perception du risque cutané, la connaissance théorique des produits et des accessoires responsables de dermatoses et la mise en pratique quotidienne des moyens de prévention. Il étudie les antécédents dermatologiques pré-professionnels et professionnels. Une étude de poste dans les salons de coiffure complète l'étude. Parmi les 533 coiffeurs interrogés, 106 présentent des affections cutanées. L'ensemble de la population a été décrite, et les coiffeurs porteurs de lésions ont été comparés. Les résultats ont montré que les coiffeurs identifient bien les risques, bien qu'ils ignorent majoritairement le risque nickel dont l'effet sensibilisant est potentialisé par les autres produits. Ils savent correctement quand ils devraient se protéger. Le test de concordance, utilisé ici, montre qu'ils se protègent adéquatement lorsqu'ils manipulent des produits colorants et décolorants, mais pas lors de l'utilisation des produits pour permanentes ou pour les shampooings. Les coiffeurs semblent répondre davantage à des motivations esthétiques ou de confort qu'à des arguments de protection purement médicale. Le rôle des médecins est de leur rappeler le risque cutané, sa potentialisation par les objets en nickel et inciter les coiffeurs à considérer les gants comme une protection médicale en respectant les protocoles de prévention qui existent déjà. Ils doivent aussi sensibiliser tous les acteurs de la prévention primaire : fabricants, employeurs, organismes de formation.

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