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Prévalence des troubles respiratoires chez les marchands de volailles.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 59, n° 8, 1998, pp. 574-580, ill., bibliogr.
De nombreuses études épidémiologiques ont confirmé que la volaille, par les déjections, les plumes, et les fines desquamations épidermiques, est responsable d'allergie respiratoire. Au Maroc, la volaille est vendue dans les marchés en milieu urbain et dans les souks en milieu rural. Une enquête rétrospective de type cohorte a permis d'évaluer la prévalence des symptômes cliniques, des réactions cutanées et des troubles de la fonction respiratoire chez 100 sujets exposés aux volailles et 100 sujets non exposés. Cette enquête a inclus un questionnaire, un examen clinique, des tests cutanés allergologiques, une spirométrie et une radiographie pulmonaire. 77 % des exposés ont une symptomatologie clinique contre seulement 46 % des non exposés. La rhinite, l'asthme, la dermite, les conjonctivites, la toux, et la bronchite sont significativement plus fréquents chez les exposés. Le tabac potentialise les effets des aérocontaminants professionnels, car, chez les exposés, les fumeurs présententplus de troubles respiratoires que les non-fumeurs. Un syndrome obstructif de degré variable a été retrouvé chez 40 % des exposés contre 14 % des non exposés. Les tests cutanés sont positifs chez 22 % des exposés contre 15 % des non exposés. Parmi les 22 sujets exposés ayant des tests positifs, 6 ont une allergie aux plumes (27 %), 7 aux moisissures (32 %), et 1 aux céréales. Ces résultats doivent inciter à instaurer une prévention médicale et technique.