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Radon et risque de cancer : études épidémiologiques après exposition professionnelle ou domestique.
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Publié dans : Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol. 43, no 5, 1995, pp. 451-460, ill., bibliogr.
L'évaluation du risque de cancer après exposition au radon est basée essentiellement sur les résultats du suivi des mineurs d'uranium. Une étude de cohorte sur les mineurs d'uranium français a démontré un excès de décès par cancer du poumon et par cancer du larynx ; une relation linéaire entre l'exposition cumulée au radon et l'augmentation du risque relatif est décrite pour les décès par cancer du poumon (régression poissonnienne). Cette étude fait partie d'une analyse conjointe menée sur 11 cohortes de mineurs, permettant une évaluation plus précise des différents facteurs pouvant influencer la relation exposition-effet radon-décès par cancer du poumon. Les facteurs étudiés sont : l'âge à la première exposition, l'âge atteint, le temps depuis l'exposition, la manière dont cette exposition est cumulée dans le temps, le tabagisme. L'extrapolation du risque à partir d'études en milieu professionnel vers la population générale appelle quelques remarques. D'une part, l'exposition radiologique des mineurs est multiple : le radon et ses descendants, l'irradiation externe gamma et les poussières d'uranium à vie longue ainsi que d'autres produits, présents dans les mines, mais absents dans les habitations, peuvent agir sur le risque de cancer du poumon. D'autre part, le risque de cancer lié au radon pour des non-fumeurs, ou la population féminine, ne peut pas être obtenu de façon précise à partir des études sur les mineurs. Une étude cas-témoins, réalisée en milieu hospitalier, est actuellement conduite en France afin d'estimer le risque de cancer du poumon lié aux trente dernières années d'exposition au radon dans les habitations.