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Télétravail, un nouveau genre de risque ?
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Est Publié dans : Travail, genre et sociétés, vol. n°48, novembre 2022, pp.147-151, bibliogr.
La mise en œuvre du télétravail et de l’encadrement de ses conditions d’exercice est un thème récurrent et ancien. Il a toujours fait l’objet de controverses, tant du point de vue des employeurs que des salariés. Mais ce mode d’organisation du travail a connu une nouvelle actualité avec la crise sanitaire liée à la Covid-19. Pendant cette crise sanitaire, les questions de genre, croisées aux inégalités de classe, ont fait l’objet d’une mise en lumière dans les médias et l’ensemble de la société. La généralisation du télétravail, le plus souvent désormais sur un ou deux jours par semaine, est-elle une régression ou une avancée du point de vue des rapports de genre et de classe ? Les femmes occupant des emplois administratifs ou des emplois de cadres se sont très massivement retrouvées en télétravail, tout en supervisant le travail scolaire de leurs enfants petits et grands, également confinés, faisant par conséquent exploser la charge parentale et éducative, la charge domestique et la charge mentale plus que jamais dévolues aux femmes. Pendant, ou en dehors de cette période exceptionnelle, peut-on néanmoins repérer des effets bénéfiques du télétravail du point de vue de l’égalité, au nom d’une meilleure articulation des temps sociaux et d’un allègement des temps de trajets professionnels, depuis la réouverture des écoles ? Le statut d’emploi comme indépendant ou salarié, du fait des formes d’encadrement hiérarchique et juridique différenciées qu’il implique, a-t-il un impact sur les conséquences inégalitaires ou émancipatrices du télétravail ? Quelles sont les différentes formes de risques que ce dernier fait encourir, en particulier aux femmes salariées ? Le nouvel accord national interprofessionnel de novembre 2020 offre-t-il de nouvelles garanties pour les salariés et singulièrement pour les femmes ? Cet article tentera de répondre en partie à ces questions à travers des points de vue de chercheuses et de syndicalistes.
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