De nouveaux tests pour évaluer le caractère sensibilisant d’une substance industrielle.


Extrait de : 36e Congrès national de médecine et santé au travail. Strasbourg, 3-5 novembre 2020


Article

BATTAIS F. | AUDRY A. | MATHIOT J. | MULLER S. | LANGONNE I. | SPONNE I.

Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.81 n°5, octobre 2020, pp.489.

Les allergies représentent un problème majeur dans le domaine des maladies professionnelles et ont un impact important sur la vie des travailleurs. Chaque année, de nouvelles substances chimiques apparaissent dans le domaine industriel. Certaines ont un potentiel sensibilisant qu’il est impératif d’identifier, afin notamment d’opter pour les mesures de prévention les mieux adaptées au poste de travail. Les allergies induites par les produits chimiques peuvent prendre différentes formes, qui sont principalement des réactions cutanées et respiratoires. Une meilleure connaissance du risque allergique lié au potentiel sensibilisant des produits chimiques mis sur le marché et manipulés par les salariés est donc nécessaire. Différentes réglementations mises en place et coordonnées par l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) répondent à cette préoccupation. Traditionnellement, l’évaluation de la sensibilisation fait appel à l’expérimentation animale afin d’explorer exclusivement la phase d’induction de la réponse allergique. Plus récemment, des modèles in chemico et in vitro de type mécanistique ont été développés et validés pour l’évaluation du danger des produits chimiques sensibilisants, notamment pour l’évaluation du potentiel sensibilisant cutané. Parmi les stratégies in vitro explorées, les modifications induites par les sensibilisants chimiques sur le phénotype et/ou la fonction des cellules dendritiques (DC) ont été beaucoup étudiées. Dans le cadre de cette étude, un modèle original basé sur l’utilisation de DC dérivées de moelle osseuse de souris (modèle BMDC) a été mis au point. Ces DC ont l’avantage de pouvoir s’obtenir facilement, de façon homogène, en grande quantité et de conduire à des résultats reproductibles. Ce modèle est capable de différencier des sensibilisants des non sensibilisants et surtout de les classer selon leur puissance sensibilisante. Dans un second temps, un modèle de coculture DC - lymphocytes T (LT) a été développé afin de mimer les interactions entre différents types cellulaires impliqués dans la phase de sensibilisation. Lors de ces travaux, les DC préalablement exposées à des substances de référence ont été mises en culture avec des LT. L’activation des LT est ensuite évaluée en mesurant l’expression de marqueurs de surface, la prolifération cellulaire et la production de cytokines. Les résultats obtenus montrent que les DC préalablement exposées sont capables in vitro d’activer les LT. De plus, les résultats obtenus avec ce modèle in vitro montrent de bonnes performances pour les substances étudiées. Les modèles BMDC ou DC-LT développés semblent pertinents pour l’évaluation du pouvoir sensibilisant de substances chimiques.

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