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Facteurs liés au maintien dans l'entreprise à un mois chez 8 507 salariés déclarés médicalement inaptes en Hauts-de-France entre 2014 et 2018.
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Est Publié dans : Revue d'épidemiologie et de santé publique, vol.68 n°6, novembre 2020, pp.357–365, ill., bibliogr.
Devant le faible taux de maintien dans l’entreprise après une inaptitude, le but de cette étude était de déterminer les facteurs associés au maintien dans l’entreprise un mois après l’avis d’inaptitude médicale au poste de travail, du fait soit de troubles du système ostéo-articulaire, des muscles et du tissu conjonctif (TSOA), soit de troubles mentaux et du comportement (TMC). Cette étude était basée sur l’ensemble des salariés déclarés inaptes par les médecins du travail participants à l’enquête régionale « Inaptitudes » dans les Hauts-de-France entre 2014 et 2018. La recherche des facteurs liés au maintien dans l’entreprise à un mois a été réalisée par régression logistique pour chacun des deux groupes étudiés. L’étude a concerné 5 352 salariés inaptes du fait d’un TSAO et 3 155 salariés inaptes du fait d’un TMC. Les résultats de l’étude montrent qu’un mois après l’avis d’inaptitude, 6,9 % (TSOA) et 3,6 % (TMC) des salariés étaient maintenus dans leur entreprise. Les principaux facteurs influençant défavorablement le taux de maintien dans l’entreprise à un mois pour ces deux grands types de pathologies étaient le genre féminin, une longue durée d’arrêt de travail, l’appartenance à une entreprise de moins de 50 salariés, les secteurs d’activité de la construction et des services divers, comparativement au secteur industriel. Pour les salariés inaptes du fait d’un TSOA uniquement, un âge plus important (> 50 ans) et une faible ancienneté dans l’entreprise (< 5 ans) étaient également des facteurs négativement associés à un maintien à un mois dans l’entreprise. En conclusion, le maintien dans l’entreprise comme outil du maintien en emploi est un axe peu traité venant renforcer les recommandations actuelles de réduction des inégalités de conditions de travail et de formation professionnelle des salariés selon l’âge et la catégorie socioprofessionnelle, et des inégalités de parcours professionnel selon le genre.
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