Exposition à des facteurs de risque sur la reproduction en milieu professionnel.


Article

CERTENAIS T. | MANANGAMA G. | COELHO J. | BROCHARD P. | ET COLL.

Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.80 n°6, décembre 2019, pp.489-502, ill., bibliogr.

Le but de cette étude était de décrire les prévalences des expositions professionnelles à des facteurs de risque sur la reproduction chez des couples vus au centre ARTEMIS (plateforme d’évaluation et de prévention de la santé environnementale dédiée à la reproduction). Les couples vus en entretien étaient adressés par des professionnels de santé pour des troubles de la reproduction (trouble de la fertilité, pathologie de la grossesse, malformation congénitale chez l’enfant). Une consultation médicale et un entretien infirmier protocolisé (à l’aide d’un questionnaire) permettaient l’identification et la caractérisation des expositions professionnelles à des facteurs de risque pour la reproduction. Les résultats de l’étude montrent que les expositions professionnelles les plus fréquemment retrouvées chez les femmes vues pour trouble de la fertilité sont les médicaments (9,5 %), les solvants (4,2 %) et les pesticides (3,2 %). Chez les hommes, il s’agit des hydrocarbures aromatiques polycycliques ou HAP (10,2 %), des pesticides (9,3 %) et des solvants (9,3 %). Chez les femmes vues pour fausses couches ou malformations congénitales, on retrouve les médicaments (4,8 %), les pesticides (4,0 %) et les solvants (4,0 %). Chez les femmes vues pour grossesse pathologique, il s’agit des contraintes physiques (32,3 %) et organisationnelles (6,3 %), des médicaments (4,4 %) et des pesticides (4,4 %). En conclusion, cette étude permet d’identifier des expositions professionnelles à des facteurs de risque pour la reproduction chez la femme comme chez l’homme. La mise en évidence précoce du risque reprotoxique au poste de travail doit permettre au médecin du travail de limiter l’exposition de la personne afin de garantir sa santé reproductive. Pour cela, il est nécessaire de développer la recherche en santé environnementale (toxicologie, épidémiologie, etc.), ainsi que la sensibilisation et l’éducation de l’ensemble des acteurs du monde du travail.

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