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The impact of interindividual variation in NAT2 activity on benzidine urinary metabolites and urothelial DNA adducts in exposed workers.
(Impact des variations interindividuelles de l'activité NAT2 sur les métabolites urinaires de la benzidine et les adduits urothéliaux à l'ADN chez des travailleurs exposés).
Article
Publié dans : Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, Etats-Unis, vol. 93, n° 10, mai 1996, pp. 5084-5089, ill., bibliogr. (En anglais)
De nombreuses études épidémiologiques indiquent qu'une N-acétylation lente liée à la mutation d'un gène de la N-acétyltransférase (NAT2) augmente le risque de cancer de la vessie chez les travailleurs exposés aux amines aromatiques, vraisemblablement parce que la N-acétylation joue un rôle important dans la détoxification de ces composés. Une étude précédente a montré que le polymorphisme NAT2 n'influait pas sur le risque de cancer de la vessie chez des travailleurs chinois exposés exclusivement à la benzidine (BZ), suggérant ainsi que la N-acétylation NAT2 n'était pas un mode de détoxification essentiel pour les amines aromatiques. Dans le but d'évaluer la plausibilité biologique de ce résultat, une étude transversale a été menée chez 33 travailleurs exposés à la BZ et 15 témoins non exposés, en Inde, pour estimer la présence d'adduits de BZ à l'ADN dans les cellules urothéliales exfoliées, les courbes d'excrétion des métabolites de la BZ, et l'impact de l'activité NAT2 sur ces résultats. En conclusion, cette étude a montré que le principal adduit à l'ADN formé dans les cellules urothéliales des travailleurs exposés à la BZ était N-acétylé, et que l'activité NAT2 n'avait qu'un impact mineur sur la formation de métabolites acétylés de la BZ dans l'urine et aucun impact sur les niveaux des adduits à l'ADN. Dans la mesure où la cancérogenèse liée à la BZ est médiée via la formation d'adduits de l'ADN, ces résultats indiquent que la N-acétylation est une étape d'activation pour le cancer de la vessie induit par la BZ chez l'homme, mais que les polymorphismes NAT1 et NAT2 connus ne sont vraisemblablement pas des facteurs de risque dans ce processus. Enfin, cette étude suggère que les interactions gène-environnement peuvent être hautement spécifiques de l'exposition, et elle renforce la nécessité d'évaluer correctement les expositions chimiques dans les travaux qui cherchent à évaluer de telles relations.