Le syndrome d'épuisement professionnel du soignant, une nouvelle maladie professionnelle.


Article

LETONTURIER P. | BARBIER D.

Publié dans : Presse médicale, vol. 33, n° 6, 27 mars 2004, pp. 393-399, ill., bibliogr.

Les Anglo-saxons ont été les premiers à évoquer le « burn out syndrome » auquel les Canadiens préfèrent le terme de « brûlure » pour bien insister sur ces situations où l'individu est « comme consumé par son travail ». Le burn-out touche plus spécifiquement tous ceux qui ont choisi d'aider autrui et qui ne le font pas seulement dans un but égoïste. Il concerne particulièrement les soignants, parce qu'ils sont en prise directe avec la souffrance, la misère, le malheur, la maladie et la mort. Il n'y a pas de personnalité pré-morbide particulière. En revanche, plusieurs facteurs peuvent être à l'origine d'un syndrome d'épuisement : les motivations inconscientes du choix de la profession, les capacités d'adaptation aux difficultés du travail, l'excès d'idéalisation de la profession, le manque de reconnaissance et l'absence de possibilité de promotion. Le syndrome d'épuisement professionnel du soignant (SEPS) s'installe en général insidieusement. Schématiquement, la première étape est celle de l'enthousiasme idéaliste vis-à-vis du travail. Puis vient la stagnation inefficace avec désinvestissement progressif, suivie par une phase dominée par le sentiment de frustration, avant que ne s'installe une apathie désabusée avec recherche d'une position de sécurité. Il existe, comme lors d'un épisode dépressif, des troubles du sommeil, des troubles digestifs, une baisse de la rentabilité, une sensation progressive d'épuisement avec retentissement familial, de l'irritabilité à l'égard des proches, un manque de dialogue, une sensation d'être « vidé ». Il existe trois volets pour les possibilités thérapeutiques. Le premier consiste à améliorer les conditions de travail en modifiant l'environnement, le deuxième à améliorer la communication en favorisant la sortie de l'isolement, le troisième à modifier la vie personnelle. Il peut s'agir d'un réaménagement du mode d'existence qui permet de déconnecter et de s'épanouir en dehors du travail.

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