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Conséquences médico-professionnelles des lombalgies de plus de 30 jours au cours des 12 derniers mois : une analyse complémentaire des enquêtes ACMS "lombalgies" réalisées entre 1996 et 2000.
Article
Publié dans : Cahiers de médecine interprofessionnelle, vol. 43, n° 4, 2003, pp. 423-434, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était de décrire les salariés lombalgiques des PME d'Ile-de-France ayant souffert au moins 30 jours au cours des 12 derniers mois. Ce type de lombalgie est appelé par les auteurs "lombalgie insistante". La méthodologie utilisée consistait en une nouvelle analyse des variables communes recueillies lors des trois enquêtes réalisées en milieu de travail auprès de 7 010 salariés des deux sexes et de toute activité en 1996, et de 898 et 1 066 femmes travaillant en milieu de soins respectivement en 1999 et 2000. Le traitement des données a été réalisé à l'aide du logiciel SPSS, le test du khi2 a été appliqué avec un seuil de 5 %. Les résultats montrent que dans les 3 enquêtes, la prévalence de la lombalgie insistante concernait environ 30 % des lombalgies qui, elles-mêmes, concernaient 55 à 68 % des salariés étudiés. La lombalgie insistante était associée à l'âge, au nombre d'enfants et à l'ancienneté dans la profession. A un moindre degré, elle était aussi associée à la non pratique d'un sport, au surpoids, à la manutention de charges de plus de 10 kg, aux postures pénibles et à l'absence de moyens pour faire un travail de bonne qualité. La lombalgie insistante avait pour conséquences : la réduction des activités autant de travail qu'extra-professionnelles, le recours accru aux soins, des arrêts de travail plus longs et plus souvent au titre des accidents du travail. Il existait en parallèle des stratégies d'adaptation spontanément développées par les salariés poursuivant leur activité professionnelle malgré leur lombalgie insistante. Au final, les auteurs soulignent que la lombalgie insistante concernait près d'un salarié lombalgique sur 3. Les données récentes de la littérature incitent à la prise en charge précoce et dynamisante du lombalgique et à limiter la durée de l'arrêt de travail initial afin de ne pas chroniciser les troubles. Ces mesures n'ont, selon les auteurs, de valeur qu'associées à une réduction des facteurs de risques professionnels et à une amélioration de l'organisation du travail.