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Les épicondylites médiales en milieu de travail. Evolution et prévention.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 4, juin 2003, pp. 235-245, ill., bibliogr.
Les objectifs étaient de décrire l'évolutivité des épicondylites médiales (ou épitrochléites), de dégager les liens avec les autres pathologies d'hypersollicitation du membre supérieur, et d'envisager les implications en médecine du travail. En 1993-1994 et de nouveau en 1996-1997, 598 salariés exposés aux gestes répétitifs ont été interrogés et examinés par 18 médecins du travail répartis dans six régions de France, permettant d'appréhender l'évolution des pathologies d'hypersollicitation du membre supérieur. Dans cette étude, les auteurs ont spécifiquement étudié l'évolution et la prévention des épicondylites médiales. La prévalence des épicondylites est de 5,2 % dans cette population. L'incidence annuelle est estimée à 1,5 %. L'enquête montre un pronostic favorable sur le plan médical (guérison dans 81 % des cas, IC95 % [63 % ; 92 %]) et sur le plan professionnel. Quatre pour cent des épicondylites médiales ont été déclarées en maladie professionnelle. Le lien avec le travail en force, observé antérieurement pour la prévalence, n'est pas retrouvé pour l'incidence. Les pathologies d'hypersollicitation du membre supérieur liées à la prévalence des épicondylites médiales (pathologies d'épaules, épicondylites latérales, syndromes du canal carpien ou syndrome du nerf ulnaire au coude) sont liées significativement à l'incidence des épicondylites médiales (avec un risque relatif de 2,5, IC95 % [1,01-6,00]), suggérant qu'il s'agit d'une pathologie de deuxième ligne. Les épicondylites médiales présentent une évolution favorable dans cette étude ; elles peuvent ainsi être dépistées par les médecins du travail, notamment chez les sujets à risque. La nécessité d'un changement de poste pour une guérison n'a pas été mise en évidence.