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Evolution de l'incidence des accidents exposant au sang chez le personnel infirmier hospitalier en France métropolitaine de 1990 à 2000 : impact des mesures préventives et rôle des matériels sécurisés.
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Publié dans : Hygiènes, vol. 11, n° 2, mai 2003, pp. 113-119, ill., bibliogr.
Les enquêtes conduites en France par le GERES (Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux) montrent que l'incidence des accidents exposant au sang (AES) a été divisée par quatre en 10 ans : de 0,3 par infirmier et par an en 1990 à 0,07 en 2000, et de 18,1/100 000 gestes réalisés en 1990 à 4,7/100 000 en 2000. Bien que le risque d'AES soit fortement lié au type de geste pratiqué, le taux d'accident est en baisse significative quel que soit le geste invasif considéré ou presque. La proportion des piqûres évitables par les précautions standard est passée de 53 % en 1990 à 39 % en 2000. D'autres mécanismes d'accidents sont apparus, tel que le risque paradoxal lié à l'utilisation d'un matériel "de sécurité", notamment du conteneur. Néanmoins la sécurisation des matériels paraît bien être un facteur préventif déterminant. Ainsi, le risque de piqûre pour les prélèvements intraveineux ou les perfusions est réduit par 4 en cas d'utilisation de matériel sécurisé. La décroissance du risque d'AES la plus forte entre 1990 et 2000 est observée pour les prélèvements capillaires et les hémocultures, actes pour lesquels les unités sont les mieux dotées en matériel de sécurité. Le seul risque resté stable est celui des prélèvements artériels, qui ont peu bénéficié des progrès matériels, et pour lesquels seuls 2 % des services étaient équipés de matériel sécurisés. Cependant, compte tenu du faible nombre d'accidents étudiés, les analyses statistiques manquent de puissance pour évaluer l'effet « matériel » propre à chaque type de geste à risque.