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Etude des violences exercées sur le personnel de trois centres hospitaliers tunisiens.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 1, février 2003, pp. 13-17, ill., bibliogr.
Les agressions à l'encontre du personnel de santé constituent un danger potentiel inhérent à l'activité hospitalière. Afin d'évaluer ce risque, de décrire le profil des victimes et des agresseurs et d'analyser les circonstances des agressions, une étude de 106 agressions a été réalisée. Il s'agit d'une étude rétrospective de 106 dossiers d'accidents du travail qui ont concerné 87 victimes d'agression dans 3 centres hospitaliers universitaires du centre et du sud de la Tunisie, au cours de la période allant du 1er janvier 1990 au 31 décembre 1999. En conclusion, la violence à l'encontre du personnel des hôpitaux tunisiens reste un phénomène relativement limité par rapport à l'ensemble des accidents du travail déclarés. Elle représente à peine 4,8 %, reflétant très probablement une sous-déclaration. En fait, la violence en milieu hospitalier est encore peu étudiée, elle semble faire l'objet d'un tabou. Seuls les pays anglo-saxons et scandinaves ont largement étudié ce fléau. Les situations de violence à l'hôpital sont très diverses, elles ont des facteurs de causalité multiples et intriqués. Ce phénomène, devenu une réalité fréquente au quotidien, génère un coût humain indirect important tant sur le plan individuel que sur le fonctionnement collectif : absence au travail, congés de longue durée, détérioration de la qualité de soins. C'est pourquoi il faut dénoncer la violence, et intégrer sa prévention dans l'organisation du travail.