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Spéciation de l'arsenic dans la salive et l'urine humaines après exposition professionnelle.
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Publié dans : Annales de toxicologie analytique, vol. 13, n° 3, 2001, pp. 186-195, ill., bibliogr.
La surveillance biologique des personnes exposées professionnellement aux composés de l'arsenic (As) est basée sur la mesure de la concentration urinaire de cet élément. Toutefois, l'utilisation de l'arsenic urinaire comme indicateur biologique d'exposition nécessite que soit faite la distinction entre, d'une part les composés organiques, non toxiques, d'origine alimentaire, tels que l'arsénobétaïne et l'arsénocholine et d'autre part, les formes inorganiques et organiques toxiques, à savoir, arsénites (As3+), arsénates (As5+), monométhylarsonate (MMA) et diméthylarsinate (DMA), d'origine iatrogène, professionnelle ou environnementale. La pratique actuelle consiste à distinguer les composés d'origine alimentaire ou non alimentaire. La méthode élaborée a pour objectif d'individualiser, à des fins de recherche, les composés inorganiques (As3+, As5+), les métabolites organiques (MMA, DMA) et les composés d'origine alimentaire (arsénobétaïne, arsénocholine). Cela a été réalisé par chromatographie d'échange d'ions pour l'urine et la salive, en combinant deux résines, une cationique et une anionique. La méthode est directe, sans prétraitement pour les échantillons d'urine et de salive. Après séparation des différentes espèces d'arsenic, l'analyse des fractions a été réalisée par spectrophotométrie d'absorption atomique électrothermique avec correction de fond par effet Zeeman et modifieur de matrice. Les méthodes décrites ont été adaptées à l'urine et à la salive à partir d'une méthode développée par Grabinski (1981) pour la spéciation dans l'eau. Elles ont été validées par l'évaluation de leurs critères de qualité sur l'eau surchargée en espèces chimiques et sur l'urine et la salive humaines, natives et surchargées des mêmes espèces chimiques. La technologie analytique utilisée permet d'atteindre des sensibilités voisines de 9 µg/l pour 0,0044 unités d'absorbance.sec-1. Les limites de détection (définies à 3 écarts-types de la mesure du blanc), sont de 20,3, de 18,3, 20,4 et 13,0 µg/l, respectivement pour As total urinaire, As total salivaire, As urinaire non alimentaire et As dans les fractions éluées par chromatographie. Ces limites de détection sont inférieures aux valeurs de référence moyennes, et comparées à la valeur limite biologique urinaire de 50 µg/g de créatinine, elles permettent le suivi biologique des personnes exposées.