Mésothéliomes malins en Basse-Normandie : analyse descriptive, facteurs pronostiques et survie. Une étude de population.


Article

DESOUBEAUX N. | BOUVIER V. | GERVAIS R. | GALATEAU-SALLE F. | ET COLL.

Publié dans : Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol. 49, n° 6, décembre 2001, pp. 523-529, ill., bibliogr.

L'objectif de cette étude, menée dans une région où il existait une utilisation importante et ancienne d'amiante, était de calculer l'incidence des mésothéliomes pleuraux et péritonéaux, et de décrire leurs caractéristiques épidémiologiques et les facteurs pronostiques influençant leur survie. Les cas de mésothéliomes ont été repérés grâce à la sollicitation régulière des pneumologues libéraux et hospitaliers, et des anatomopathologistes de la région. L'incidence des mésothéliomes a été calculée par sexe et par classe d'âge quinquennale. La comparaison des variables qualitatives et quantitatives a été réalisée par les tests du Chi2 ou de Student. Les taux de survie ont été calculés par la méthode de Kaplan-Meier. Le modèle de Cox a été utilisé pour déterminer le rôle respectif de chacune des variables pronostiques. La population de l'étude était constituée des cas de mésothéliomes malins diagnostiqués en Basse-Normandie entre le 1er septembre 1995 et le 31 août 1999, soit au total 80 cas. Les taux d'incidence étaient de 1,1/100 000 chez l'homme et de 0,23/100 000 chez la femme pour les mésothéliomes pleuraux, et de 0,21/100 000 chez l'homme et de 0,13/100 000 chez la femme pour les mésothéliomes péritonéaux. 63 sujets (78,8 %) avaient eu une exposition asbestosique. La distribution géographique des cas confirmait la responsabilité des sites industriels principaux tout en révélant le caractère dispersé des autres types d'exposition professionnelle. La médiane de survie était respectivement de 9 mois et de 5 mois pour les mésothéliomes pleuraux et péritonéaux. Après ajustement sur l'âge, le risque de décès était plus élevé chez les personnes ayant eu une exposition asbestosique professionnelle ou extra-professionnelle. Ce travail confirme que l'exposition professionnelle à l'amiante, quelle que soit son origine, est un déterminant majeur dans la survenue de cette affection, et ne se limite pas aux seuls sites industriels directement utilisateurs de ce produit.

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