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Les surveillants travaillant dans le système pénitentiaire vaudois sont-ils soumis à un risque d'exposition professionnelle à une maladie transmissible par le sang ?
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 62, n° 2, avril 2001, pp. 83-91, ill., bibliogr.
On considère le personnel pénitentiaire comme exposé au risque de maladies transmissibles par le sang au vu du type de population carcérale auquel ce personnel est confronté. Trois situations exposent au possible contact professionnel accidentel avec du sang : la fouille, les violences, les accidents. Le but de cette étude est de caractériser le risque de contamination par le sang dans cette profession et son impact dans les mentalités en subdivisant en trois entités la notion de risque : le risque réalisé, le risque ressenti, le risque accompli. La méthode a consisté à utiliser l'hépatite B (HB) comme indicateur des maladies transmissibles et à analyser les sérologies de l'HB (antiHBs, partiellement antiHBc) de tout le personnel (effectif global de l'institution, n = 248), et à envoyer un questionnaire validé à tout le personnel. Pour le risque réalisé, 19 % des surveillants se sont piqués, coupés ou blessés lors d'une fouille de cellule, 8,2 % lors d'une fouille de détenu. Un tiers ont été au moins une fois en contact avec le sang d'un détenu. Le risque n'est jamais accompli car, apparemment, on n'observe aucune augmentation professionnelle des séroconversions. La perception du risque est intense car elle concerne 73 % des surveillants et 20 % du reste du personnel pénitentiaire. En conclusion, même s'il ne fait aucun doute quant à un risque de maladies transmissibles par le sang pour les surveillants, la survenance de ce risque dans les prisons vaudoises est cependant rare et n'a probablement heureusement abouti à aucune séroconversion jusqu'ici, selon l'indicateur HB retenu.