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Retentissement neurologique et rénal de l'exposition au mercure dans une entreprise de fabrication de thermomètres et baromètres.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 62, n° 1, février 2001, pp. 1-10, ill., bibliogr.
Afin d'évaluer le retentissement rénal et neurologique de l'exposition aux vapeurs de mercure dans une entreprise de fabrication de thermomètres et baromètres, 33 salariés de cette entreprise et 32 sujets témoins ont bénéficié d'un examen neurologique explorant les principales fonctions neuropsychiques. Parallèlement à une campagne de métrologie d'ambiance, une évaluation de l'excrétion urinaire du mercure a été effectuée chez les sujets exposés, ainsi qu'un bilan biologique rénal. Les niveaux d'exposition mesurés au cours de cette étude sont en dessous de la valeur limite de moyenne d'exposition (VME), mais 4 prélèvements sur 7 sont supérieurs à 50 % de cette VME, alors que ces prélèvements ont été effectués pendant des activités jugées peu polluantes. Les résultats biométrologiques observés (14 sujets sur 33 ayant un taux de Hg urinaire supérieur à 50 mg/g de créatinine, et 25 sur 33 un taux dépassant 30 mg/g de créatinine) sont également élevés en dépit d'une date de recueil qui tend à sous-estimer l'exposition. Le bilan biologique rénal a permis la mise en évidence de quelques anomalies pouvant suggérer un retentissement a minima de l'exposition aux vapeurs de mercure (5 individus sur 33 ont une activité N-acétyl-glucosaminidase et alanine aminotranspeptidase augmentées ainsi qu'une clairance de la créatinine abaissée). Ces résultats engagent à la poursuite des efforts de prévention technique et la mise en place d'une surveillance rapprochée des salariés exposés à des vapeurs de mercure pour des niveaux d'exposition situés au-dessous de la VME.