Les maladies professionnelles : situation et vécu du salarié et conséquences.


Article

OTERO-SIERRA C. | CHAU N. | VARONA W. | MACHO J.M. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 61, n° 4, juin 2000, pp. 250-260, ill., bibliogr.

Une enquête transversale par auto-questionnaire a été réalisée pour étudier la situation et le vécu du salarié ayant une maladie professionnelle (MP) reconnue et les conséquences de la maladie. L'échantillon est constitué des 722 salariés du régime général ayant une MP reconnue en 1995 et 1996 en Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges ; 560 personnes (78 %) ont participé à l'enquête. L'âge moyen est de 42 ± 10 ans chez les femmes et 45 ± 11 ans chez les hommes. En 1998, 60 % des sujets ont un emploi sans limite de durée ; 16 % sont licenciés ; 27 % ont une incapacité partielle permanente, les deux tiers parmi les personnes ayant une surdité (tableau 42) ou une pathologie asbestosique (tableau 30). Les modifications de l'organisation ou du poste de travail sont peu fréquentes ; 19 % des sujets ont changé de poste. Parmi les sujets en activité professionnelle (deux tiers), 23 % ont un poste de travail aménagé et 5 % des horaires aménagés pour des raisons de santé. Les affections périarticulaires (tableau 57) concernent 89 % des femmes et 51 % des hommes. Chez les hommes, la surdité, les pathologies asbestosiques et la silicose (tableau 25) concernent respectivement 12, 9 et 3 % des sujets. On note que 14 % des salariés ont deux MP reconnues ou plus. Les affections périarticulaires ont été découvertes principalement par la présence de leurs symptômes. Leur origine professionnelle est suspectée avant la première consultation seulement dans le quart des cas. Chez les hommes, la surdité est détectée dans 71 % des cas au cours d'une visite de médecine du travail ; les pathologies asbestosiques dans un tiers des cas par la présence de symptômes et dans 35 % des cas au cours d'une consultation pour une autre maladie. L'origine professionnelle des MP et leur déclaration sont suggérées essentiellement par le médecin traitant ou le médecin du travail. Elles viennent des salariés eux-mêmes dans un tiers des cas. Un tiers des sujets affirment que la procédure de déclaration de MP est compliquée. La majorité des salariés pensent que la déclaration incombe au médecin du travail (75 %) ou au médecin traitant (62 %) ; 17 % à l'employeur ; 20 % à eux-mêmes ou à leurs ayants droit. En conclusion, la procédure de déclaration devrait être simplifiée et la prévention devrait être préférée au licenciement et au changement de poste. Il faudrait distinguer la déclaration de la maladie pour définir des indicateurs de santé au travail et la déclaration en vue d'obtenir une réparation. Dans ce dernier cas, la déclaration doit rester un droit du travailleur.

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