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Contribution à l'étude de la génotoxicité de l'atmosphère des garages de mécanique automobile.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 61, n° 4, juin 2000, pp. 237-249, ill., bibliogr.
L'objectif de cette étude était d'évaluer la mutagénicité de l'atmosphère au poste de travail des mécaniciens de garages d'automobiles et d'en identifier les principaux agents responsables. L'étude a été réalisée dans 8 garages sélectionnés en fonction de leur taille et de leur activité. Douze prélèvements sur 4 heures ont été pratiqués à l'aide d'un impacteur à cascade. La génotoxicité des prélèvements a été recherchée par tests d'Ames et du micronoyau. L'identification des composants a été réalisée par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, avec dosage des hydrocarbures aromatiques polycycliques. Le test d'Ames (en mutagénicité directe et indirecte) est constamment positif pour les particules de granulométrie inférieure à 2 microm. Les niveaux d'activité mutagène sont plus élevés en hiver qu'en été, de même que la teneur en CO et la concentration en particules. Le test du micronoyau montre, chez la souris, un effet clastogène de la fraction mutagène de l'atmosphère. De multiples composés organiques ont été identifiés (notamment phtalates, benzène, amines aromatiques, hydrocarbures aromatiques polycycliques). Compte tenu de ces résultats, qui démontrent une mutagénicité constante des fractions pouvant atteindre le poumon profond des mécaniciens, les auteurs proposent la mise en oeuvre d'une prévention technique et suggèrent l'intérêt de l'introduction d'une surveillance génotoxique dans cette profession.