Prévalence des marqueurs de l'hépatite B et statut vaccinal du personnel de santé. Expérience de l'hôpital militaire principal d'instruction de Tunis.


Article

ZAYET S. | OSMAN M. | BESGHAIER H. | BEN MOUSSA M. | ET COLL.

Publié dans : Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol. 67, n° 4, juillet 2019, pp. 261-266, ill., bibliogr.

L’hépatite virale B est un problème de santé publique dans le monde du fait de sa fréquence, de sa gravité, de ses séquelles et de son évolution vers la cirrhose et le cancer primitif du foie. En Tunisie, un pays de moyenne endémicité, l’hépatite B demeure fréquente en particulier en milieu de soins. Le but de ce travail était d’évaluer la prévalence de ces marqueurs viraux selon les différentes caractéristiques du personnel, d’identifier le profil du personnel infecté, de rechercher les éventuels facteurs étiologiques pouvant être à l’origine de cette séroprévalence et d’évaluer la couverture vaccinale de l’ensemble du personnel hospitalier. Une étude séro-épidémiologique, prospective, descriptive a été réalisée auprès de 2 411 personnels de santé de l’hopital militaire de Tunis, sur une période de cinq mois (septembre 2013–janvier 2014). Un total de 1 497 prélèvements a été collecté pour étude sérologique des marqueurs classiques de l’hépatite B. Les résultats de l’étude ont montré que 271 agents avaient un Ac anti-HBc positif (soit une prévalence de 18,1 %) parmi lesquels 229 agents étaient immunisés par la maladie, avec également un Ac HbS positif (prévalence de 15,3 %), 12 agents avaient un Ac HbC isolé (prévalence de 0,8 %), et 30 agents avaient un Ag HBs positif (prévalence de 2 %). Les sujets porteurs chroniques de l’Ag HBs (30) avaient des antécédents d’accident d’exposition au sang dans 56,6 % des cas et/ou de soins dentaires dans 53,3 % des cas. Parmi ces agents, trois avaient fait une authentique hépatite virale par le passé, avec ictère, et 27 (soit 90 %) se sont uniquement avérés positifs lors de la sérologie réalisée pour cette étude. Une immunisation par vaccination antérieure était retrouvée pour 56,1 % du personnel seulement, parmi lesquels seulement 66 % avaient une immunité protectrice considérée comme durable (Ac HbS > 100 mU/mL). Enfin, 25,8 % des employés de l’hôpital avaient une sérologie entièrement négative et ont alors pu bénéficier d’un schéma vaccinal complet. En conclusion, le meilleur garant pour éviter l’hépatite B demeure la prévention par le respect des mesures universelles de soins, le dépistage sérologique systématique du personnel et enfin la généralisation de la vaccination (efficace et bien tolérée) à tout le personnel.

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