DNA damage and genomic instability among workers formerly and currently exposed to asbestos.


(Altérations de l’ADN et instabilité du génome chez des salariés exposés et ayant été exposés à l’amiante).


Article

MILIC M. | NERI M. | CEPPI M. | BRUZZONE M. | ET COLL.

Publié dans : Scandinavian Journal of Work, Environment and Health, Finlande, vol. 44, n° 4, juillet 2018, pp. 423-431, ill., bibliogr. (En anglais)

Malgré l’interdiction de l’amiante dans l’Union européenne, l’exposition à l’amiante représente toujours un risque professionnel. Les indicateurs biologiques de lésions de l’ADN et d’instabilité génomique dans les groupes exposés à l’amiante peuvent contribuer à l’identification de sous-groupes et de sujets à haut risque. Une étude transversale a été menée sur 468 sujets mâles (80 travaillant dans des installations avec exposition possible aux fibres d’amiante, 202 retraités ayant été exposés, et 186 témoins non exposés) afin de comparer la stabilité génomique, les proliférations cellulaires et les niveaux de différentiation en utilisant le test non invasif des micronoyaux au niveau des cellules buccales. Des données sur les variables démographiques, le mode de vie et l’histoire professionnelle ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire normalisé. Les micronoyaux (MN) et d’autres biomarqueurs d’altération de l’ADN et d’instabilité génomique ont été mesurés. Les résultats des analyses univariées et multivariées ont montré des associations inverses de la fréquence des MN avec l'exposition actuelle et passée. Comparativement aux témoins non exposés, les travailleurs étant actuellement et éventuellement exposés à l'amiante avaient une fréquence des MN inférieure de 55 %, tandis que ceux qui avaient été exposés par le passé avaient une fréquence MN supérieure de 34 %. La fréquence des cellules contenant de la chromatine condensée et des cellules binucléées était élevée chez les travailleurs anciennement exposés. L'analyse multivariée n'a révélé aucun facteur de confusion réel, bien que la fréquence MN soit plus faible chez les sujets qui mangent des fruits ou des légumes frais tous les jours ou qui prennent des suppléments vitaminiques. En conclusion, les travailleurs en activité possiblement exposés aux fibres d’amiante ne présentaient pas d’augmentation des altérations génomiques. En revanche, les salariés ayant été exposés dans le passé montraient une instabilité génomique élevée persistante, qui pourrait servir à l’évaluation du risque dans des sous-groupes ou au niveau individuel.

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